Image n Debout, assises ou adossées à un mur ou à un arbre, de nombreuses personnes s'impatientent devant le foyer des cheminots. Ces personnes savent que ce foyer se convertit, chaque année, au ramadan, en un restaurant de la Rahma. Hommes, femmes et enfants de tous âges attendent avec impatience de part et d'autre de la rue Hassiba-Ben Bouali à Alger, l'heure de l'ouverture de ce foyer et encore avec plus d'impatience l'heure de la rupture du jeûne prévue à 19h 45 pour cette première longue journée. Une heure avant la rupture du jeûne, le gérant du foyer des cheminots commence à distribuer les tickets d'entrée aux nombreuses personnes qui attendaient impatiemment à l'extérieur du foyer. Il a fallu quelques dizaines de minutes à M. Mechkou pour distribuer les 300 tickets aux nombreuses personnes venues de plusieurs quartiers d'Alger. Une fois les tickets distribués, le gérant du foyer ferme à clé la grande porte d'entrée, signe d'épuisement des ces fameux «visas», qui permettent aux personnes qui fréquentent ce restaurant d'avoir un plat complet pour le f'tour. Une fois à l'intérieur, de nombreuses personnes se mettent à table. En attendant l'ouverture de l'unique guichet à travers lequel sont distribués les plats à quelques minutes avant la rupture du jeûne, de petits groupes de personnes discutent de tout et de rien, alors que d'autres regardent avec peu d'intérêt un programme de l'Entv. Pour ceux qui veulent faire la prière, une salle d'eau et des toilettes sont mises à leur disposition pour les ablutions. Ce foyer est composé d'une grande salle où se trouvent environ 30 tables, d'un balcon aménagé où sont installées quelques 10 tables ainsi d'une salle réservée exclusivement aux femmes et aux enfants. Il est 19h 45 quand l'appel du muezzin annonce la rupture du jeûne. Le calme s'installe alors dans le foyer et on n'entend plus que le bruit des cuillères «plonger» dans la chorba frik ou la soupe de pois chiches. Quelques minutes après la rupture du jeûne, des retardataires frappent à la porte qui ne leur sera pas ouverte ; toutes les places sont déjà prises. Après avoir constaté que nul ne leur prêtait attention, les retardataires se mettent à frapper plus fort. A ce moment-là, un homme se lève de son siège, se dirige vers une fenêtre qui donne sur la rue et explique aux visiteurs que le restaurant est complet et qu'ils doivent attendre que des places se libèrent. Interrogé sur le sujet, M. Lezzam a indiqué : «Nous aurions vraiment aimé avoir plus de place et plus de tickets pour d'autres personnes mais Allah Ghaleb, nos moyens ne nous permettent pas de recevoir plus de 300 personnes. Et malgré cela, nous faisons entrer les retardataires et nous leur offrons ce que nous pouvons.»