Rendez-vous n Des pourparlers ont eu lieu entre le ministre de l'Intérieur espagnol et son homologue marocain après les incidents qu'ont connus les postes frontaliers de Ceuta et Melilla. Cette rencontre prévue pour demain lundi aura pour thèmes «la coopération policière, la lutte contre le terrorisme et contre l'immigration illégale, ainsi que d'autres sujets communs», a expliqué le ministère de l'Intérieur espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba dans un communiqué. La presse marocaine a fait état récemment de plusieurs incidents entre la police espagnole et des ressortissants marocains à Ceuta et Melilla, des enclaves espagnoles situées au nord du Maroc. Le 2 août, dernier, Rabat avait ainsi exprimé sa «forte indignation» en dénonçant le recours à la «violence physique» contre un «étudiant marocain» par la police espagnole au poste frontalier de Melilla. L'Espagne avait nié cette version. Dernier épisode en date, des militants marocains ont bloqué jeudi dernier l'entrée de camions de produits frais à Melilla pour protester contre de présumés abus de la police espagnole envers des citoyens marocains. Selon les correspondants espagnols à Melilla, des militants marocains du Comité National pour la Libération de Ceuta et Melilla ont empêché à l'aube l'entrée dans l'enclave espagnole les camions chargés de poissons et de fruits et légumes, entraînant une pénurie sur les marchés de Melilla. Le trafic a été rétabli dans l'après-midi au poste frontière de Beni-Enzar, selon les médias espagnols, qui font état d'actions similaires en préparation dans les prochains jours. Le président conservateur de la ville autonome de Melilla a dénoncé le laisser-faire des forces de sécurité marocaines face à cette situation et le «manque de détermination du gouvernement espagnol» envers Rabat. «On ne peut pas permettre que 25 à 30 personnes puissent couper le trafic à la frontière en disant qu'ils ne vont pas laisser passer des produits alimentaires et que ce soit totalement permis par les autorités marocaines», a-t-il critiqué. Ces incidents se sont produits au lendemain d'un appel téléphonique passé par le roi d'Espagne Juan Carlos au souverain marocain Mohammed VI pour tenter d'apaiser les tensions apparues ces dernières semaines. Juan Carlos et Mohammed VI avaient convenu que «l'excellent état des relations» entre les deux pays ne devait «pas être affecté par des malentendus», selon un porte-parole de la Maison royale espagnole. Rabat a toujours considéré les deux enclaves espagnoles dans le nord du Maroc comme des «villes occupées». Ce contentieux territorial est la source de tensions diplomatiques récurrentes entre les deux pays.