Impact Pour beaucoup, la suppression des terrains vagues a non seulement été à l?origine de la régression du football, mais aussi et surtout de la prolifération des maux sociaux parmi les jeunes. «La véritable école du football, ce sont les terrains vagues», affirmait un jour Johan Cruijff, le légendaire footballeur hollandais. Quand il était entraîneur du FC Barcelone, Cruijff insistait beaucoup auprès de ses responsables pour aller repérer les talents dans les quartiers populaires. Chez nous, les terrains vagues font presque partie du passé. C?est que l?urbanisation sauvage a sensiblement réduit leur nombre. Dans les rares quartiers populaires des grandes villes du pays où ces aires de jeu existent encore, beaucoup de jeunes et de moins jeunes n?ont pas toujours la chance de pratiquer leur sport préféré. Et pour cause : la demande dépasse de loin l?offre. Plus explicitement, un seul terrain, aussi vague soit-il, ne peut répondre au besoin de milliers de jeunes de s?exprimer à travers le sport et les loisirs. Pour beaucoup, la suppression des terrains vagues dans les grandes villes du pays a non seulement été à l?origine de la régression du sport national en général, et du football en particulier, mais aussi et surtout de la prolifération des maux sociaux chez les jeunes. «Tout jeune a besoin de dépenser son énergie. Quand il n?arrive pas à satisfaire ce besoin, il se recroqueville sur lui-même, s?exposant ainsi au stress. Et une fois stressé, la cigarette, la drogue? deviennent son refuge», affirme-t-on à ce propos. S?agissant de la régression du sport national, d?aucuns notent que depuis la disparition de la quasi-totalité des terrains vagues existant dans les grandes villes du pays, il y a de moins en moins de talents qui émergent, du moins en football. Sur ce registre, l?on affirme que depuis que le terrain vague Champ Batata et celui de la cité Amirouche à Hussein Dey ont disparu dans les années 1980 après avoir «formé» des dizaines de milliers de footballeurs, dont Madjer, Aït El-Hocine, Fergani, Ighil, Guenoune? le NAHD a eu tout le mal du monde à trouver des footballeurs surdoués dans ses fiefs. Le fait qu?il fait appel aujourd?hui à des joueurs issus d?autres clubs pour défendre ses couleurs est un signe révélateur, note-t-on, de la régression qui a frappé le club Sang et Or depuis qu?un? supermarché, une brigade de la gendarmerie, un centre culturel et le siège du CTC ont pris la place du Champ Batata et du terrain vague de la Cité Amirouche?