Nous entamons le mois de décembre avec son froid et ses pluies. Son crépuscule précoce et ses longues nuits. Des nuits souvent sans étoiles que seules d?autres étoiles, plus éclatantes celles-là, font briller. Décembre est le mois des bilans. Il sait inviter et faire la fête pour offrir les cadeaux et récompenser les lauréats de tous genres. En football, ce sport toujours fabuleux, on y consacre aussi les meilleurs, ceux d?une année riche en événements et en exploits. Une bribe d?histoire. Meilleur joueur de l?année, selon la Fifa, les différentes fédérations, les journalistes, les acteurs eux-mêmes, le ballon d?or européen ou africain, tous les repères sont bons pour élire ceux qui ont écrit une page de la grande histoire du sport-roi ou de ceux qui auront une bonne place au panthéon des dieux. Ceux qu?on appelle désormais les immortels. Les Pelé, Maradona, Cruijff, Di Stefano, Beckenbauer, Platini, Puskas, Van Basten, Zico, Garrincha, Yachine, Kopa, Zidane, Ronaldo, Raul? Car, par-delà l?évidente soumission au devoir collectif d?un jeu à onze, ce sont le talent personnel et le potentiel individuel qui finissent par établir la différence. Marquer les esprits. Le joueur est à l?origine et à la conclusion de tout. C?est ce secret impénétrable qui fait que Pelé, à l?époque où la télévision faisait ses balbutiements en noir et blanc et que les plumes de journalistes décrivaient beaucoup plus le geste pur d?un dribble de Garrincha que la garde-robe d?un Beckham, reste aujourd?hui le roi incontesté. Même si certains propulsent le rebelle Maradona en haut de l?affiche. Pour l?histoire, le Ballon d?or de France Football demeure une référence d?école et pour l?élection du joueur du siècle. FF avait, il y a trois ans, fait voter tous les Ballons d?or depuis 1956 (hormis Lev Yachine, le fameux gardien russe, décédé). De cette consultation de haute facture, il ressort un Pelé triomphant, suivi de Diego Maradona, tous deux jamais conviés au Ballon d?or pour des raisons réglementaires, et de Johan Cruijff. Le tiercé majeur du siècle. D?autres stars ont aussi marqué leur époque, à l?image des Zico, Platini, Rossi, Vogts, Mattaües, Kempes, Romario, Francescoli, Charlton, Keegan, Best... Premier joueur africain, le Camerounais Roger Milla apparaît au vingt-quatrième rang pour avoir fait danser le football, pour lui avoir mis le diable au corps. Ainsi sont les dieux immortels du ballon rond !