Colère La population n?a d?autre alternative que de recourir à la manifestation. Des images désolantes à travers plusieurs wilayas. À Ouargla, la situation s?est aggravée. Hier, des dizaines de jeunes déchaînés ont occupé les ruelles de la ville et se sont livrés à des actions de violence. Un décor sinistre : des pneus et des véhicules brûlés ici et là, des locaux commerciaux saccagés et des pierres jonchant le sol. En quelques minutes, la terreur s?installe, les magasins baissent rideau et les citoyens regagnent leur domicile. La population, qui exprime depuis samedi sa colère, devient violente en l?absence d?une réaction des autorités concernées. Un camion de l?entreprise Naftal est brûlé, son chauffeur est encore hospitalisé, car tabassé par les manifestants. Un autre camion de médicaments venant de Boumerdès est calciné, alors que le réseau principal de la téléphonie fixe reliant Ouargla à Sidi Khouailide a également été détruit. A Skikda, les citoyens de Ramdane-Djamel ne sont pas en reste. Ils ont manifesté avec des banderoles. Devant la daïra, dix personnes ont été désignées et devaient être reçues par le responsable. Dans la même région, les habitants de la cité Boussekine ont érigé un barrage sur la RN 44, reliant Skikda à Constantine. A Bouira, les protestations, qui ont touché Aïn El-Aloui, Guerrouma, Djebahia et Ouled Rached, se sont propagées à Haïzer, commune distante de 9 km du chef-lieu de la wilaya. La route principale traversant la localité a été bloquée par des pneus brûlés, des barricades et des troncs d?arbre. Les manifestants se sont dirigés vers le siège de la mairie où ils ont brûlé le véhicule de service de la commune, après avoir totalement saccagé le siège de l?APC. Ils se sont ensuite dirigés vers la daïra et ont brûlé la voiture du chef de daïra pour prendre la fuite après avoir entendu des tirs de sommation. Ils ont également envahi le parc communal et incendié un camion de Sonacome, deux autres véhicules et le magasin du parc. Les manifestations, qui ont commencé à 10h, ont pris fin dès le début de l?après-midi. A 14h, des voitures des brigades antiémeutes et de la gendarmerie envahissent Haïzer et encerclent toute la ville, sans toutefois intervenir. Les jeunes en colère accusent le P-APC de favoritisme dans l?attribution des postes de l?emploi de jeunes et du filet social et de ne pas se soucier des problèmes de la population démunie et nécessiteuse. Ils indiquent que leur responsable local, en complicité avec le chef de daïra, est directement impliqué dans l?installation du comité de soutien à Bouteflika et ajoutent que le P/APC verse dans le marchandage dans la procédure d?établissement de fichier du personnel désigné pour superviser la prochaine élection. «Nos responsables locaux ont écarté de nombreuses personnes dont les noms figurent depuis des années sur ces fichiers, pour être remplacées par des femmes, qui ne sont pas originaires de la ville.»