Exigences n Les négociations directes entre Palestiniens et Israéliens ne pourront pas continuer si Israël reprend sa politique de colonisation, a mis en garde le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. «Si Israël reprend ses activités de colonisation, y compris à Jérusalem-Est, nous ne pourrons pas poursuivre les négociations. Pour que les négociations aboutissent, elles doivent être à la fois justes et menées de bonne foi», écrit Mahmoud Abbas dans une lettre adressée à la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Abbas souhaite, par ailleurs, que les dossiers sensibles que sont les contours d'un futur Etat palestinien, le statut des réfugiés palestiniens ainsi que celui de Jérusalem figurent au menu des négociations. «Un Etat palestinien avec des frontières temporaires n'est pas une option pour les Palestiniens», écrit-il. «Mon plus grand espoir demeure de reprendre des négociations significatives avec Israël pour mettre fin au conflit. Toutefois, je crains que les activités de colonisation en cours, en particulier à Jérusalem-Est, ne nuisent à la crédibilité des négociations aux yeux de mon peuple», a estimé M. Abbas. Dans cette lettre, M. Abbas souligne également que les Palestiniens seront «très sensibles» à toute nouvelle construction à Jérusalem-Est, aux démolitions de maisons palestiniennes ou à des confiscations de terre. «De telles actions entreprises au cours de négociations ne feront que saper les perspectives de succès des pourparlers israélo-palestiniens», souligne-t-il. De son côté, le principal négociateur palestinien Saëb Erakat a indiqué hier qu'Israël doit choisir entre la poursuite de la colonisation et la paix, à 10 jours de la reprise prévue des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens. «Le gouvernement israélien a le choix entre la colonisation et la paix. Il ne peut avoir les deux», a déclaré M. Erakat lors d'une conférence de presse à Ramallah en Cisjordanie. «Si Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, décide de relancer les appels d'offres après le 26 septembre, il aura décidé de mettre fin aux négociations», a ajouté M. Erakat, faisant allusion à la date à laquelle le moratoire partiel de dix mois de la construction dans les colonies israéliennes décidé par le gouvernement de Netanyahu sous la pression des Etats-Unis doit expirer. Le Premier ministre a affirmé à plusieurs reprises qu'il n'avait pas l'intention de prolonger ce gel provisoire. Pour leur part, les Etats-Unis «ont à l'esprit» l'appel des Palestiniens à l'arrêt de la colonisation israélienne, a déclaré hier un responsable du département d'Etat, en réponse aux mises en garde de Abbas et Erakat. «La colonisation, le moratoire ont été un sujet de discussion et seront un sujet de discussion lorsque les dirigeants palestiniens et israéliens rencontreront la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, le 2 septembre», a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley. Le coup d'envoi des négociations directes gelées depuis 20 mois doit être donné le 2 septembre à Washington en présence de M. Netanyahu et du président palestinien Mahmoud Abbas, sous le parrainage du président américain Barack Obama, du président égyptien Hosni Moubarak et du souverain jordanien Abdallah II.