Profit n Avec le mercure qui a pris quelques degrés de plus ces derniers jours, ces ronds-points où des eaux jaillissent des fontaines sont des lieux privilégiés pour les Oranais lors des veillées ramadanesques. Des familles entières se donnent rendez-vous, juste après la rupture du jeûne au niveau des deux grands ronds-points de la ville d'Oran pour profiter de la fraîcheur que procurent les jets d'eau installés sur ces équipements. Que ce soit au niveau du rond-point de l'hôtel Sheraton ou encore de celui érigé à proximité du tout nouveau Centre des conventions, inauguré à l'occasion de la 16e conférence mondiale sur le gaz (LNG 16), en avril dernier, un même spectacle s'offre aux passants. Par dizaines, ces familles squattent la pelouse pour palabrer autour d'un thé et des assiettes de «chamia» et autres friandises. D'autres s'installent à proximité des jets, juste pour regarder l'eau s'élancer vers le ciel. D'autres encore, en petits groupes, arpentent d'un pas nonchalant ces ronds-points qui font la «réputation» d'Oran, au vu de leur grand nombre. Une ambiance enrichie par des mouvements et des sonorités festives émanant parfois d'une troupe folklorique qui vient égayer ces lieux au son du guelal et de la zorna. Ces «musiciens» viennent collecter une «saddaka». Leurs spectateurs, animés par un sentiment de solidarité et d'entraide, surtout lors du mois du ramadan, se montrent très généreux à la grande joie de ces «glaïli». Ces noctambules ne viennent pas seulement des cités d'habitation limitrophes, fuyant l'exiguïté des appartements et la chaleur torride de ce mois d'août, mais de tous les quartiers d'Oran. Le nombre de voiture en stationnement un peu partout est impressionnant, sans compter celles «tournant en rond», à la recherche d'une place pour stationner. Cette situation n'est pas sans créer d'énormes bouchons sur la route longeant la façade maritime menant au centre-ville. Il faut dire que les conducteurs prennent trop souvent leur mal en patience en contemplant ce spectacle qui pourrait paraître insolite pour celui qui visite pour la première fois Oran. Ce n'est qu'à partir d'une heure du matin que les premières familles commencent à quitter les lieux. Toutefois, les agents du service de nettoiement de la commune, lors de leur tournée matinale, ne feront que constater les dégâts subis par la pelouse et les quantités énormes de détritus et d'ordures à collecter.