Le shaykh lit alors ce qui se passait dans la tête de l'homme : il se sentait indigne d'être mis devant un saint aussi réputé que Sidi Musa ! Il le relève avec bonté et, pour le récompenser du respect qu'il lui a témoigné, il a décidé d'appeler la future cité, tin n'Mimoun, «celle de Mimoun» qui est devenue, par contraction Timimoune. Sidi Musa aidera à l'édification du nouveau ksar et à son souk. Selon la tradition, il s'est adossé au mur de Tahtaï, guettant les gens qui passent. «Où allez-vous ? — Au souk de Tahtaï, répondent les passants. — Allez plutôt de ce côté-là !» Et il indique le souk qu'il venait de créer et qui porte encore le nom de Souk Sidi Musa. Il a ainsi détourné une partie de la population vers la nouvelle cité. La tradition rapporte encore que shaykh al-Maghîlî, connu pour son rigorisme, est passé par Timimoune. On pense qu'il avait eu un rêve et qu'il trouvait que la nouvelle cité était peuplée de dépravés. Il est donc venu avec l'idée de la détruire. Il va voir Sidi Musa et lui dit : «Je vais détruire ce ksar !» Sidi Musa lui dit : «Patiente un peu. Reviens tout à l'heure, au moment de la prière du maghreb !» A l'heure dite, al-Maghîlî revient et trouve toute la population à la mosquée en train de faire la prière. Ainsi, la population n'est pas dépravée ! Après la constitution de Timimoune, Sidi Musa préfère retourner vivre à Tasfawt où se trouve sa zaouïa.