Résumé de la 18e partie n Son mari et ses enfants la regardent faire, se délectant déjà de la bonne galette qu'ils vont manger dans quelques instants. On raconte qu'autrefois un homme avait suffisamment récolté de blé pour manger, sa famille et lui, à satiété. Il peut même en vendre une partie et mettre de l'argent de côté. Voilà longtemps qu'on avait une telle abondance, et le père, très fier, dit à sa femme. — Femme, Dieu a récompensé mes efforts, j'ai fait une belle récolte. La femme s'écrie. — Alors, nous ne souffriront pas de la faim ! Il répond, tout aussi joyeux : — Oui, par Dieu, la récolte est abondante ! — Les enfants n'auront plus faim ! — Oui, si Dieu veut ! Elle se met à battre des mains. — Ils mangeront du pain tous les jours ! L'homme rit. — Oui ! Elle soupire. — Ah, que de fois, ils se sont mis au lit, sans souper, alors qu'il y avait du grain dans la jarre ! L'homme hoche la tête. — C'est vrai, mais c'était la réserve : il ne fallait y recourir qu'en cas d'urgence ! — Je le sais, dit la femme. — Rappelles-toi les famines que nous avions connues, sans ces réserves, nous enfants auraient rendu l'âme, comme beaucoup d'autres enfants ! — Et maintenant ? L'homme, pourtant habitué à rogner sur tout, s'écrie, joyeusement : — Femme, aujourd'hui, tu vas nous faire de la bonne galette de froment que nous mangerons avec de l'huile ! La femme dit, ironiquement : — Il vaut mieux garder ce froment pour les jours difficiles ! — Non, Dieu nous a comblés de ses bienfaits, il nous a donné suffisamment de grain pour que nous soyons à l'abri de la faim, il est légitime que nous en profitions ! Et puis, voilà longtemps que nos enfants n'ont mangé à leur faim ! La femme sourit : — Puisque c'est ton désir… La femme prend la grande écuelle en bois, dans laquelle elle roule le couscous et pétrit le pain. Elle prend également ses tamis et, après avoir criblé la farine, elle se met à pétrir. Son mari et ses enfants la regardent faire, se délectant déjà de la bonne galette qu'ils vont manger dans quelques instants. La pâte pétrie est prête à être cuite. La femme l'aplatit avec la paume de ses mains, formant une grande roue. Elle la glisse sur le tadjine, le plat en terre et la pose sur le brasero. (à suivre...)