Résumé de la 2e partie n A l'époque où nous ramène notre histoire, les terres fertiles étaient rares et les pauvres qui n'en avaient pas, regardaient avec envie les terrains que possédait un génie. On raconte qu'autrefois, dans la région de Oued Souf, les génies – d'jnoun – et les ogres – lghwal – vivaient avec les hommes. Ils évitaient de se côtoyer, mais parfois ils se retrouvaient face à face et l'homme devait faire preuve d'ingéniosité pour leur échapper. A l'époque où nous ramène notre histoire, les terres fertiles étaient rares et les pauvres qui n'en avaient pas regardaient avec envie les terrains que possédait un génie. Un homme, le plus pauvre d'entre les pauvres, s'en approchait parfois de près. Les autres paysans lui disaient : — Malheureux ! Tu ne sais donc pas que ces terrains appartiennent à un génie ? — Je le sais, répond l'homme. — Et tu sais que le génie est malfaisant ? — Je le sais aussi ! — Alors pourquoi t'en approches-tu ? L'homme fait un geste de la main. — C'est désolant de voir cette terre abandonnée… Si elle m'avait appartenu, je l'aurais certainement fait fructifier… — Mais elle ne t'appartient pas, elle appartient à un génie qui ne manquerait pas de te châtier si tu tentais de t'en emparer ! — Hélas ! L'homme s'éloigne. Mais le lendemain, il revient et il se met à penser au nombre de trous qu'il creusera pour planter des palmiers… Ici, en effet, la technique de culture est le ghout, de vastes entonnoirs de 15 à 20 mètres de profondeur, dans lesquels les palmiers vont à la rencontre de la nappe phréatique. Le palmier dispose de suffisamment d'humidité pour croître, mais ce type de culture nécessite un entretien permanent, le cultivateur étant obligé d'enlever le sable qui glisse de la surface et risque de combler les trous. Le travail est toujours pénible, mais les résultats sont toujours encourageants, car le sol riche en eau et l'ensoleillement, donnent des variétés de dattes qui sont les plus réputées, notamment la fameuse deglat nour... Le pauvre paysan rêve de palmiers, de dattes succulentes qu'il pourrait déguster avec sa famille. il était sûr que la production serait bonne et qu'il pourrait même en vendre au marché. En rentrant chez lui, il n'a mangé qu'un morceau de galette et quelques dattes sèches. Une nourriture qu'il doit partager avec sa femme et ses enfants. C'est alors qu'il prend une résolution. — Demain, dit-il, je vais cultiver les terrains du génie ! Sa femme et ses enfants s'écrient. — Tu vas vers une mort certaine ! — Pourquoi ? On dit que le génie est malfaisant, mais rien ne prouve qu'il me fera du mal. Je vais lui proposer une association. — Avec un génie ? — Pourquoi pas ? Comme il y a de méchants hommes, il doit y avoir de bons génies ! (à suivre...)