Recommandations n L'acte de circoncision ne peut être pratiqué que par un chirurgien dans une structure sanitaire publique ou privée réunissant toutes les conditions pour la réussite de cet acte chirurgical. Ces recommandations ont été émises par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à travers un communiqué rendu public hier, lundi. Le ministère rappelle que l'acte de circoncision, à titre individuel ou dans le cadre d'une campagne collective, est soumis aux dispositions réglementaires en vigueur notamment l'instruction numéro 06 du 5 juin 2006 relative à la prise en charge des circoncisions. Du coup, des précautions doivent être de mise, surtout lorsqu'il s'agit de circoncision d'enfants atteints de certaines maladies telles que l'hémophilie, la thalassémie. Devant le nombre important d'actes de circoncision chaque année durant le mois de ramadan, particulièrement les journées du 15e et du 27e jour, le ministère de la Santé explique que ces dispositions exclusives procèdent du souci de préserver la santé et l'intégrité des enfants concernés. «Ces dispositions sont dictées par la nécessité d'œuvrer à éviter que ne se renouvellent des accidents douloureux ayant transformé en deuil un acte de foi et de joie», peut-on lire dans le communiqué. Mais en dépit de ce texte et des recommandations du ministère de la Santé, chaque année pendant et après le 27e jour du ramadan, les structures de santé sont assaillies d'enfants victimes de complications de circoncision. Certains spécialistes estiment que ces conséquences ne peuvent être évitées si on continue à pratiquer cet acte dans «des conditions inappropriées». Un seul chirurgien, en effet, prend en charge des dizaines d'enfants parfois en un temps record. La hantise des accidents, affirment ces spécialistes, est présente chez de nombreux praticiens qui sont conscients du fait que malgré leur professionnalisme et toute leur bonne volonté, la pression sociale des circoncisions collectives du 27e jour du mois de ramadan augmente les risques de complications. «Or, la circoncision est un acte médicale qui peut être pratiqué au courant de toute l'année et dans de bonnes conditions», soulignent-ils. A l'hôpital de Belfort, ce sont 50 à 100 circoncisions qui sont pratiquées chaque jour au courant de ce mois sacré. Les conditions de travail du personnel médical se révèlent «difficiles car ce dernier est dépassé par les évènements». Mais ce qui est plus marquant dans cette histoire de circoncision, c'est la manière dont elle se pratique dans certaines régions qui ne disposent pas d'un chirurgien et où les enfants sont encore circoncis dans les pires conditions. Une réalité qui fait ressurgir dans le esprits le drame de la circoncision collective des 87 enfants à El Khroub en 2005 et qui s'est déroulée dans une classe d'école.