Ambiance n Très belle, cette 3e soirée «khelouie» et ramadanesque de samedi passé, animée par cheikh Kamel Bourdib et le talentueux Boualem Talhi, en l'honneur d'un autre cheikh de renom, cheikh Foudhil Gherbi. Après l'excellente prestation de la troupe Asala de la zorna, sous l'égide de l'un des doyens zernadji, Nacerdine Guidoume, Bourdib, ce «pro» du «madih» (chant religieux) a fait le bonheur des mélomanes du chaâbi venus de plusieurs localités limitrophes de la commune de Koléa, voire aussi d'Alger et de Blida. Cette soirée a fait ressortir de l'oubli des cheikhs et des artistes de haut niveau. Le président de l'Apc a réaffirmé que désormais tous les artistes de Koléa qui ont tant donné au pays seront primés (chanteurs, peintres...) et même des artistes artisans. Les amis de cheikh El Foudil n'ont pas raté l'événement dont le poète Dahmane Aïssaoui en présence aussi d'un autre grand de l'école El Ankaouiya, Rahma Boualem. Ce chanteur a malheureusement été contraint d'arrêter son chemin suite à des problèmes de santé après avoir tracé un beau chemin sur la lignée du cheikh M'hamed Bourahla qu'il suivait depuis l'âge de 12 ans, puis rodé grâce aux Scouts musulmans juste après l'indépendance à partir de l'âge de 18 ans avec l'orchestre de la ville de Koléa. Une occasion qui lui avait permis d'apprendre la guitare à travers le regretté Boualem Achour. Puis il a cessé de chanter en 1984 après avoir subi une opération chirurgicale. Mais il activait toujours au profit de jeunes chanteurs qu'il encadrait et orientait. Il leur donnait aussi des k'cid, selon lui. La dernière soirée ramadanesque qui sera animée par les chanteurs Ali Boudjellal et Abderrahmane El Khoubaïcha, sera dédiée cette fois-ci, la veille de l'Aïd, au regretté artiste-chanteur Mohamed Mokli. Par ailleurs, cette soirée coïncide avec le 26e anniversaire de la mort du roi du «kheloui», le chanteur chaâbi cheikh M'hamed Bourahla. C'était le 2 septembre 1984 à La Mecque où il était en pèlerinage. Cet ancien coiffeur, libraire puis aide-soignant, de pure souche de la ville de Sidi Ali Mebarek de Koléa (Tipasa), où il est né un 8 février 1918, au m'qam de Sidi M'hamed à El-Merdja, fils d'un tebbal et zernadji, faisait vibrer les salles des fêtes et les cafés maures en plus des fêtes religieuses, nationales et familiales. «Durant toute sa vie, le cheikh n'a jamais cessé de visiter le mausolée accompagné de son mandole», nous avait raconté sa femme. Le cheikh fréquenta très jeune la médersa El-Ihsane de Koléa où il apprit la langue arabe et le Saint Coran, mais tout en s'intéressant à la poésie populaire (melhoune).