Appréhension n «J'ai peur que la génération à venir ne soit déracinée, il n'y aura de place ni pour le chaabi ni pour l'andalou», disait El-hadj M'hammed Bourahla. Après près d'un quart de siècle de la disparition du maître de la chanson chaabie et du kheloui, cheikh El-hadj M'hammed Bourahla, le 2 septembre 1984, voilà que la ville de Koléa commence à renouer avec le chaabi à l'instar des cafés artistiques du bon vieux temps qui ont été relancés depuis bientôt une année dans les cafés de la ville. C'est sous la direction du jeune maestro, le chef d'orchestre Soudani que les soirées ramadanesques de la ville de Koléa, ont débuté samedi soir à la salle des fêtes de la ville lors de l'inauguration officielle «des soirées de la chanson chaabie de la ville de koléa» qu'organise l'association locale musicale du chaabi cheikh El-Hadj M'hammed-Bourahla du 6 au 11 de ce mois. Les mélomanes de la ville et les amoureux du kheloui ont profité jusque tard dans la nuit des medh et q'cid interprétés par les artistes chanteurs Ahmed Bourahla, fils du regretté Cheikh, et Abdelouahab Lounissi qui n'ont cessé de charmer les jeunes et les moins jeunes venus très nombreux pour écouter très attentivement les chanteurs. L'objectif de ce retour en force selon le président de l'association, Ali Mellah, est de faire revivre la musique chaabie à Koléa en hommage à la mémoire du maître Cheikh M'hammed Bourahla qui animait les soirées ramadanesques de la ville en compagnie de Abderrahmane Achour, de Ali El-Houati et tant d'autres artistes de renom qu'ont enfantés la ville de Koléa et les localités avoisinantes. Ali Mellah nous a révélé que son association créée il y a une année seulement, compte activer en force pour la préservation du patrimoine chaabi de la région de Koléa par l'ouverture d'une école dans le but de l'apprentissage de l'art du chaabi et du style kheloui du cheikh Bourahla qui avait tant souhaité que le chaabi soit enseigné dans des associations musicales au même titre que l'andalou.» J'ai peur que la génération à venir ne soit déracinée, il n'y aura de place ni pour le chaabi ni pour l'andalou», disait Cheikh Bourahla dont les déclarations sont reprises dans le livre du chercheur écrivain Rachid Boukhari. L'association, selon lui, fera profiter les mélomanes du chaabi de soirées non-stop et d'un riche programme qui s'étalera tout au long de l'année y compris lors des fêtes religieuses et nationales .Au menu de ces soirées de la chanson chaabie de la ville de Koléa, une pléiade d'artistes chanteurs animeront les soirées ramadanesques à l'image de Abdelkader Guessoum, Djaâfar Bourourous, Mestar Merouane, Hocine Zaârir, Mohamed El-Houati, Kamel Choumane, Charif Saâoudi, Kamel Belkhoiret, Mohamed Mellah, Boubekeur Hattali et Youcef Azairia.