Histoire Khadidja était d?une rare beauté, son père l?a, par tendresse, affublée d?un surnom mi-femme, mi-légende : «Khdaoudj». Mais le mektoub a fait que celle-ci, fille de Hassan pacha, argentier du dey, devienne aveugle après avoir passé des années à contempler, par un narcissisme maladif, fossettes et grains de beauté dans une grande glace. Son père, en tendre protecteur, lui a alors acheté un palais digne des princesses de Cordoue et elle fut entourée de serviteurs. Aveugle, Khdaoudj n?aura alors que les doigts fins pour s?émouvoir des boiseries ouvragées, des moulures de plâtre sur les murs ainsi que de la faïence de la skifa et du grand patio et que l?ouïe pour entendre, chaque vendredi, les vendeurs à la criée au souk el-Djemaâ, dans la bouillonnante Basse Casbah. Cet ancien palais, construit en 1572, est devenu par la suite propriété de Omar et N'fissa, enfants du Dey Hussein et de Fatima, s?ur de Khdaoudj. Certains ouvrages situent la construction du palais vers 1570, à l?initiative de Yahia Raïs, officier de la flotte algérienne. D?autres sources (les habous) en attribuent la propriété à Hassan Kheznadji, membre du diwan du Dey Mohamed Ben Othmane au XVIIIe siècle. Celui-ci aurait acheté des bâtisses et fait agrandir le palais. Cette thèse est confortée par la découverte de structures, lors de travaux de restauration faits récemment. Après la chute d'Alger, il servit de résidence à certains notables étrangers avant d'abriter pour quelque temps la première mairie d'Alger. Pendant près d'un siècle, il fut habité par plusieurs hauts fonctionnaires français, et ce, jusqu'à 1947 où il fut affecté au service de l'artisanat. En 1961, le palais est érigé en musée des arts populaires et devient en 1987 le Musée national des arts et traditions populaires abritant plusieurs milliers d??uvres d?art (bijoux, dinanderie, tissage, costumes, vannerie, poterie, boissellerie, tableaux d?art?)