Quelle belle histoire, à la fois triste et émouvante que celle de Khdaoudj, la belle cadette de Hassan Khaznadji, qui, comme Narcisse qui se noya à fore d'admirer son reflet dans la rivière, se creva les yeux, tellement elle passait toutes ses journées à se contempler dans un miroir. Mais commençons par le début. Selon la légende, Khdaoudj était une jeune princesse que la nature avait comblé. La belle Khdaoudj était la fille de Hassan Khaznadji, le trésorier (ministre des Finances) du dey Mohamed Ben Othman. La légende raconte qu'à force de se regarder des heures durant dans son miroir, elle en devint aveugle pour lui garantir une vie decente, son père Hassan Khaznadji lui acheta un magnifique palais à la Casbah, en 1789. Cette demeure qui abrite aujourd'hui le musée national des Arts et traditions populaires (9, rue Mohamed Akli Melek, Casbah), est un pur joyau architectural. L'entrée s'effectue par une porte de plein cintre plaquée de marbre soutenu par quelques colonnes de marbre et précédée d'une s'quifa composée d'arcades en accolades. Des niches latérales constituant des bancs de marbre se trouvent à l'entrée. Cette s'quifa conduit à une courette bordée de chambres. Sur la droite, un escalier menant aux étages supérieurs qui se composent d'un patio doté de galeries superposées. Un aute escalier conduit aux terrasses. On raconte que c'est dans ce palais mauresque, qu'à vécut Khdaoudj el Amia, jusqu'à la fin de ses jours. Hélas, elle n'a jamais pu admirer les carreaux de faïences de Delf, ni le bois de rose, ni les colonnes en marbre et encore moins, la jolie terrasse qui regarde la mer. Dar Khdadoudj servit de lieu de séjour à Napoléon III, lors de sa visite à Alger en 1860. En 1961, ce palais fut tansformé en musée des Arts et traditions populaires. Il reçoit quotidiennement un flot de visiteurs ravivant ainsi la mémoire de la belle Khdaoudj El Amia. Nadia Arezki [email protected]