Débrayage n Le président français Nicolas Sarkozy affronte ce mardi une journée test de grèves et de manifestations massives contre sa réforme des retraites, projet majeur de la fin de son mandat. Les syndicats français attendent plus de 2 millions de manifestants ce mardi dans les rues dans l'espoir de faire céder Nicolas Sarkozy sur sa réforme des retraites. Les principaux leaders syndicaux qui se sont exprimés ce mardi matin tablent sur une mobilisation au moins aussi importante que lors de la précédente journée d'action contre cette réforme emblématique de la fin du mandat de Nicolas Sarkozy. Le 24 juin, entre 800 000 personnes et deux millions, selon la police, avaient défilé dans les rues des villes françaises. Une mobilisation «au moins aussi importante, ça veut dire plus importante», a déclaré François Chérèque, dirigeant du syndicat Cfdt (réformiste), ce mardi sur la radio privée RTL. «On voit bien que les salariés sont mobilisés», a-t-il dit, ajoutant que la journée se présente «comme une réussite». La réforme, considérée par Nicolas Sarkozy comme une «priorité absolue», prévoit de repousser l'âge minimal de la retraite de 60 à 62 ans d'ici 2018. Cette journée d'action, la troisième de l'année sur ce thème, coïncide avec le début des débats à l'Assemblée nationale et où la gauche entend ferrailler contre le texte que le gouvernement voudrait voir adopter dès octobre. La réforme doit y être défendue par le ministre du Travail, Eric Woerth, affaibli par une affaire de conflits d'intérêt liée à la femme la plus riche de France, Liliane Bettencourt, héritière du groupe L'Oréal. Les syndicats s'opposent au recul de l'âge de départ à la retraite et réclament en particulier des aménagements pour les salariés qui ont eu des emplois pénibles. Ils ont prévenu qu'il y aurait des suites à leur journée d'action en l'absence de concessions. «Nous déciderons des suites à donner», a déclaré Bernard Thibault, leader du principal syndicat, la CGT, sur la Radio Europe 1. «Les 60 ans, c'est une question de justice», a répété ce matin la numéro un du parti socialiste Martine Aubry dans le quotidien Le Parisien. Nicolas Sarkozy a déjà fait savoir qu'il serait inflexible «sur le fond» (les 62 ans), même si des négociations sont possibles sur les emplois pénibles ou les carrières longues. Confronté à l'augmentation du nombre des retraités, le gouvernement considère que faire travailler les Français plus longtemps, à l'instar de leurs voisins européens, constitue la meilleure option pour assurer des besoins de financement estimés à 70 milliards d'euros d'ici à 2030. «C'est la seule attitude possible», affirme au Figaro Jean-François Copé, le chef des députés du parti présidentiel UMP. Au plus bas dans les sondages, Nicolas Sarkozy compte sur cette réforme pour rétablir son autorité dans son camp, tiraillé à l'approche d'un remaniement gouvernemental prévu à l'automne et la présidentielle de 2012. Ce matin, les grèves provoquaient d'importantes perturbations dans les transports ferroviaire, urbain et aérien.