l Seuls l'Office national algérien du tourisme (Onat) et le Touring club Algérie (TCA) s'occuperont de l'organisation du hadj 2010. Les agences de voyages privées en sont exclues. En optant pour cette formule, les pouvoirs publics veulent, semble-t-il, mettre un terme aux multiples défaillances ayant marqué le hadj ces dernières années. Cette décision aura-t-elle l'effet escompté, celui de permettre à nos hadjis d'accomplir leur devoir religieux dans des conditions normales et décentes ? Une salle spéciale sera ouverte à la rue Docteur Sâadane, à proximité de la salle Ibn Khaldoun, à Alger pour l'accueil des demandeurs de visas, a annoncé récemment le ministère, précisant que les passeports déposés doivent être obligatoirement accompagnés des pièces nécessaires (livret Hadj de la campagne 2010, deux (02) photographies d'identité avec fond blanc, l'acte de mariage ou un autre document d'état civil attestant de la relation d'accompagnateur pour les femmes âgées de moins de 46 ans, et une copie du récépissé de versement du pécule spécial Hadj). Le nombre de pèlerins algériens est estimé, cette année, à 29 000, c'est le quota réservé à notre pays à cet effet. L'opération Hadj connaîtra des nouveautés avec notamment la mise en application des dispositions du décret exécutif 10-186 du 14 juillet 2010, offrant l'organisation et la prise en charge des Hadjis, exclusivement à l'Office national algérien du tourisme (ONAT) et le Touring club Algérie (TCA). Les agences de voyages privées sont ainsi exclues de l'implication directe dans cette opération. Leur mission se limite à assister les deux organismes publics dans l'enregistrement et l'encadrement. 47 agences privées ont été sélectionnées à cet effet, conformément à un cahier des charges établi par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. L'ONAT et le TCA sont chargés de prendre en charge 7 000 hadjis, alors que l'Office national du Hadj et de la Omra s'occupera des 22 000 pèlerins restants. Cette nouvelle formule d'organisation du hadj a été prise, faut-il le signaler, suite aux graves défaillances constatées les années précédentes dans notamment l'orientation, l'hébergement et la restauration des hadjis algériens. De nombreux hadjis s'égaraient en Arabie Saoudite et n'étaient retrouvés que grâce à l'intervention des autorités saoudiennes ou des associations religieuses. D'autres se sentaient simplement abandonnés dans la rue, passaient la nuit à la belle étoile, sans trouver quoi mettre sous les dents ! Le témoignage poignant d'un Algérien rentré du hadj, l'année passée, reflète le calvaire vécu chaque année par nos pèlerins. «Des hadjis algériens dorment sur des cartons, à côté d'un réseau d'eaux usées, survivent grâce aux dons de bienfaiteurs. Ce qui est encore plus bouleversant est que cet état d'abandon ne touche pratiquement que les hadjis algériens.» Un laxisme qui coûte beaucoup plus cher que les millions payés par ces citoyens et la confiance qu'ils ont placée en des agences de voyages pourtant choisies par l'Etat ! Un calvaire qui porte, faut-il le souligner, un lourd préjudice à l'image de notre pays à l'étranger. Les nouvelles mesures prises cette année assureront-elles de bonnes conditions de pèlerinage ? Nos hadjis vont-ils pouvoir passer un séjour tranquille et accomplir sereinement le cinquième pilier de l'Islam ? Est-ce la fin du bricolage dans l'organisation du hadj ? Une réponse par le «oui» est le souhait des concernés. Mais la vraie réponse reste celle du terrain… Le courroux des agences de voyages n La nouvelle formule d'organisation du hadj 2010 n'est pas du goût des agences privées de voyages, ayant l'habitude de participer à cette opération depuis des années. Les responsables de ces agences estiment que les défaillances ayant marqué l'organisation du pèlerinage ces dernières incombent à l'ensemble des organismes participants. Dans une déclaration à la presse nationale, le président du syndicat national des agences de voyages, M. Djeribi a dénoncé l'attitude des pouvoirs publics et qualifié les nouvelles mesures de «décision politique dénuée de toute évaluation objectives de l'activité de chaque agence». Il accuse les pouvoirs publics d'avoir pris une décision subjective et portant atteinte aux intérêts des agences privées, dont l'organisation du hadj était considérée comme parmi leurs principales sources de revenus. Pour lui, l'évaluation de l'opération Hadj 2010 «prouvera au gouvernement qu'il s'était trompé dans sa décision, et tout le monde connaîtra alors les parties responsables de l'abandon de nos hadjis».