À l'approche de la période du pèlerinage, les agences de voyages privées abordent un sujet sensible qui constitue, depuis des années, un objet de conflit et crèvent l'abcès en refusant cette fois-ci de se soumettre aux mesures imposées par la commission nationale de pèlerinage. Les propriétaires d'agences de voyages privées se disent en mesure d'assurer les voyages à l'extérieur comme à l'intérieur du pays comme le leur confère la loi et ne comprennent pas pour quelles raisons les créneaux de voyages religieux restent exclusivement pris en charge par le Touring club Algérie (TCA) et l'Office national algérien du tourisme (Onat). Des responsables au niveau de différents départements avancent un seul argument : le non-sérieux de certaines agences privées qui ont fait vivre de par le passé de véritables mésaventures à nos pèlerins. En effet, l'arnaque de Pacha Tour, en 1997, de 400 pèlerins est encore présente dans les esprits. Est-ce pour autant une raison pour condamner toutes les autres agences ? Le premier responsable à se prononcer sur la question est Kara Mohamed Seghir, ministre du tourisme qui, sollicité par les agences à intervenir en leur faveur, se dit prêt à réunir toutes les parties pour dialoguer et trouver un terrain d'entente. Une réunion est d'ailleurs prévue aujourd'hui même à son département à cet effet. M. Tanine, responsable de la communication au niveau du ministère des affaires religieuses nous a déclaré, pour sa part, que le département de Ghoulamallah n'a aucune responsabilité, ni de près ni de loin, dans les décisions émises par la Commission nationale de pèlerinage (CNP) qui est autonome et souveraine. M. Fadhel Zerrouk, président de la CNP, quant à lui, est remonté à l'origine du problème pour l'expliquer dans ses moindres détails. “L'année dernière, le gouvernement a décidé d'ouvrir l'expérience et de permettre, à nouveau, aux agences privées de s'impliquer dans l'opération du hadj mais selon des critères bien précis. En tête de la liste viendra la condition de ne s'occuper que des seuls pèlerins issus de l'opération de tirage au sort. Il n'est pas question de prendre en charge les pèlerins libres du ressort exclusif de l'Onat et du TCA”. Autrement dit, le quota de 6 000 pèlerins parmi les 32 000 a été réparti sur les huit agences retenues dont deux à l'Est, deux à l'Ouest, deux au sud et deux au Nord. La mission de coordonner le travail revient alors à l'Onat et au TCA. “Tout s'est finalement bien passé et les autorités algériennes ont décidé de renouveler l'expérience avec des agences différentes avec pour nouveauté une petite ouverture supplémentaire”, dira M. Zerrouk Libre, donc, aux agences de fournir, désormais, des prestations particulières aux pèlerins qui le souhaitent moyennant une contribution supplémentaire. Il a été décidé aussi d'augmenter le quota de 4 000 à 10 000 pèlerins. Ce qui pourrait être considéré comme un “bonus” de bonne conduite. Mais les agences privées ne l'entendent pas de cette oreille. Ils l'ont même signifié lors de la dernière rencontre qui les a réunis avec la CNP. “J'étais surpris mardi dernier du revirement opéré dans l'attitude des agences privées alors qu'il ne s'agissait là que d'une rencontre d'information et de coordination”, s'indignera M. Zerrouk, visiblement offusqué de voir les agences signifier leur refus seulement à ce stade de l'opération au lieu de le faire au moment de leur désignation. “C'est complètement erroné de leur part de dire que leur travail se limite à la collecte au profit du TCA et de l'Onat”, conclut-il. À souligner que cette année le coût du pèlerinage est fixé, tout comme la fois passée, à 158 000 DA. Le prix du billet, quant à lui, pourrait être revu à la hausse à cause des dernières augmentations opérées par Air Algérie. Pas moins de 400 encadreurs prendront part à la mission algérienne du hadj. N. S.