Menace n Après des mois de lutte, les syndicats de l'éducation ont réussi à décrocher certaines revendications, alors que d'autres, non sans importance, demeurent sur la liste d'attente. La non-satisfaction de l'intégralité des revendications des syndicats de l'éducation implique la possibilité de reconduire la lutte syndicale pour une nouvelle saison. Rassemblements, négociations, débrayage, boycott, la forme que prendra cette action n'est pas encore connue, mais les travailleurs de l'éducation, en particulier les enseignants et les adjoints de l'éducation, n'ont eu de cesse d'affirmer leur intention ferme de faire aboutir leurs revendications. D'ailleurs, les adjoints de l'éducation avaient décidé de boycotter la rentrée pour, finalement, geler cette décision suite à une réunion qu'ils ont tenue avec le secrétaire général du ministère de l'Education nationale. Les revendications des adjoints de l'éducation consistant en la formation, la promotion et la définition des tâches seront étudiées le 21 du mois en cours lors d'une réunion prévue entre les deux parties. Pour les enseignants, les points à revendiquer dès la reprise sont la révision du point indiciaire et la modification du statut et du code du travail. Cette dernière revendication traite de la liberté syndicale et de la retraite. Sur ce, M.Idir Achour, porte-parole du conseil des lycées d'Alger (CLA) a déploré le fait que la partie syndicale ne soit pas informée sur l'avant-projet de ce code. «Le projet du code du travail est centralisé au niveau du ministère. Nous n'en connaissons rien», dit-il. Les points jusqu'ici entendus entre la partie des travailleurs et la tutelle sont l'instauration du régime indemnitaire avec effet rétroactif et la gestion des œuvres sociales. C'est ainsi que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a amendé l'instruction numéro 3 du 30 septembre 2009 relative aux modalités de révision des régimes indemnitaires des fonctionnaires et agents contractuels. Aussi l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a lâché le monopole de la gestion des œuvres sociales, et ce, en conséquence à l'annulation de la décision numéro 94/158 concernant les œuvres sociales, le 23 novembre 2009. En effet, le régime indemnitaire, les œuvres sociales et la médecine du travail sont les trois principaux dossiers reconnus par la tutelle comme revendications légitimes des fonctionnaires de l'éducation. Via cette reconnaissance concrétisée par la mise en œuvre de commissions mixtes regroupant les deux parties, le département de Benbouzid a réussi à casser une grève qui a tenu plusieurs semaines. Il a de même pu briser une union syndicale des plus imposantes, vu qu'elle a réussi à geler à 90% le secteur de l'éducation au niveau national. La contestation a pris fin sans dégâts énormes, du moins il n'y a pas eu d'année blanche pour les écoliers. Toutefois, la stabilité de l'année scolaire qui débute reste largement tributaire de la satisfaction des autres revendications en attente.