Rapprochement n Le Chef du gouvernement espagnol a rencontré le roi du Maroc à New York pour détendre les relations entre les deux pays, après un regain de tension concernant les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. José Luis Rodriguez Zapatero a qualifié de «très positive» cette rencontre d'une demi-heure avec Mohammed VI hier, lundi, au siège de l'ONU, selon un communiqué de Madrid. Les deux pays ont conclu d'organiser une prochaine réunion bilatérale «de haut niveau» début 2011 au Maroc. M. Zapatero a indiqué, lors d'une conférence de presse après la rencontre qu'il s'attendait à une prise de fonction «d'ici peu» du nouvel ambassadeur marocain à Madrid, poste vacant depuis plusieurs mois, selon le communiqué du gouvernement espagnol. Le chef de gouvernement a indiqué avoir «fondamentalement parlé de la politique d'immigration» avec le monarque marocain, rappelant que la «coopération avec le Maroc» avait été «déterminante» pour résoudre la crise des assauts d'immigrés clandestins en 2005 sur Ceuta et Melilla. La presse marocaine avait fait état, durant l'été, de plusieurs incidents frontaliers entre la police espagnole et des ressortissants marocains à Ceuta et Melilla, deux villes espagnoles au nord du Maroc, revendiquées par Rabat. La visite à Melilla, la semaine passée, du chef de l'opposition espagnole, Mariano Rajoy, avait provoqué de nouvelles critiques du gouvernement marocain qui avait parlé de provocation. A la tension récurrente sur Ceuta/Melilla s'est ajoutée, fin août, l'arrestation de militants espagnols pro-sahraouis à Laâyoune, chef-lieu du Sahara occidental, qui s'étaient plaints de mauvais traitements par la police marocaine. Madrid avait fait part de sa «préoccupation» et demandé des explications à Rabat, puis considéré l'affaire comme «close». Le ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, avait de son côté déclaré que la responsabilité incombait à «ces touristes provocateurs». Chose que les militants ont alors démenti accusant les autorités marocaines de violation des droits de l'homme pour la seule raison de leur visite des camps sahraouis. Selon l'association espagnole SaharAcciones, organisatrice de la manifestation, les interpellations ont eu lieu au moment où ses militants cherchaient à déployer des pancartes «en faveur du peuple sahraoui et du respect des droits de l'homme» à Laâyoune. M. Zapatero a indiqué n'avoir pas parlé du Sahara occidental avec Mohammed VI et réaffirmé l'«attitude constructive» de l'Espagne pour parvenir à un «accord final» dans le cadre de l'ONU sur ce thème. Ex-colonie espagnole située au sud du Maroc, le territoire du Sahara occidental réclame l'indépendance alors que le Maroc continue d'opprimer des civils sahraouis et propose une autonomie élargie sous sa souveraineté.