Virée n Aussi bien à l'ESPS de Sidi M'hamed, à la polyclinique Mahieddine, qu'au centre de soins du boulevard Krim-Belkacem, le même problème lié à la pénurie du vaccin pour nourrissons a été constaté. Les parents de bébés âgés de 3 à 5 mois, dépendant de ces structures de santé, devront attendre pour faire vacciner leurs enfants. Et s'ils ne veulent pas attendre, ils sont obligés d'aller dans d'autres PMI, comme par exemple l'ESPS Nacéra-Nounou, ou alors la PMI de la clinique Naïma (affiliée au Centre hospitalo-universitaire Mustapha-Pacha) où, contrairement à d'autres unités, tous les vaccins sont disponibles. «Il y a une pénurie de certains vaccins, notamment le HIB contre la polio. Depuis une semaine, il est devenu impossible de faire vacciner les enfants âgés de 3, 4 et 5 mois dans notre unité», regrette une assistante médicale exerçant au niveau du centre de soins Krim-Belkacem. Elle ajoute «Ce problème se posait déjà avec acuité il y a quatre ou cinq mois, aujourd'hui cela persiste.» Dans ce service, nous avons constaté que la salle d'attente était vide. Le personnel paramédical qui méconnaît les vraies causes de cette pénurie, chôme, alors que des parents, leurs bébés dans les bras, viennent s'informer si le vaccin est arrivé ou non. Et parfois ils s'énervent. «C'est tout à fait normal, très souvent les femmes de nos jours travaillent et elles n'ont pas le temps de faire le tour des PMI pour tenter de trouver ce médicament», commentent les infirmiers. A la PMI de la polyclinique Mahiedine, quelques minutes après notre arrivée, hier matin, le problème était enfin résolu après plus d'une semaine de crise. Le quota mensuel venait d'être livré par une responsable de la Semep (Service d'épidémiologie et de médecine préventive) chargée de l'approvisionnement des produits de la PMI. Cette dernière remet en cause l'indisponibilité du produit et parle plutôt de lenteur dans les procédures de contrôle au niveau de l'Institut Pasteur d'Alger. «Il y avait un problème de titrage au niveau de ce laboratoire», a-t-elle argué. Les sages-femmes, à leur tour, ont tenté d'expliquer cette situation déplorable : le vrai problème qui se pose est le grand afflux de femmes qui viennent quotidiennement de plusieurs communes, à savoir Dar El-Beïda, El-Harrach, Aïn Taya et autres… «Alors que la quantité de doses distribuées ne suffit même pas à répondre aux besoins de la population de Sidi M'hamed. Ce n'est pas tout, il ne faut pas oublier que nous évitons d'ouvrir un flacon contenant 10 doses ayant une durée de vie limitée pour éviter le gaspillage.» Interrogé sur le sujet, le chef de Service d'épidémiologie et de médecine préventive (Semep), le Dr Fatiha Tifoura, a balayé d'un revers de la main l'existence d'une véritable pénurie de vaccins à Alger et parle plutôt d'un problème d'approvisionnement de ces produits : «Des fois, il y a une lenteur au niveau de l'Institut Pasteur, parce qu'il y a le titrage dans l'approvisionnement. Néanmoins, elle avoue que seul le HVB n'est pas disponible (vaccin utilisé à la naissance, à 1 et 5 mois contre l'hépatite b). Le quota ne suffit pas à couvrir les besoins de la population des deux circonscriptions comprenant plusieurs communes à savoir, Sidi M'hamed, El-Mouradia, Bir Mourad Raïs, Gué de Constantine, Birkhadem, Alger-Centre… «On ne tient pas compte de la population cible c'est-à-dire que l'offre ne répond pas à la demande», a-t-elle relevé.