Action n Les travailleurs de la société nationale des grands travaux routiers (Sonatro) ont observé mardi, un rassemblement devant le siège de la direction à la cité 20-Août de Tizi Ouzou. Le mouvement de protestation des employés a commencé dimanche dernier lorsque ces derniers se sont déplacés vers le siège de la société dans la commune de Tadmaït pour entreprendre les démarches de leur réintégration. Les travailleurs avaient en effet reçu des convocations début septembre en cours les informant que l'entreprise est disposée à les reprendre mais à deux conditions. Et ce sont justement ces conditions qui posent problème. Selon la première condition, la reprise se fera par contrat de travail à durée déterminée (CDD) en tant que nouvelle recrue alors que la deuxième comportera la signature d'un engagement écrit de respecter le règlement intérieur de l'entreprise. La première condition n'a pas manqué de susciter l'ire des travailleurs qui se sont déplacés dimanche au siège de l'entreprise pour protester contre cette clause. Ils ont clairement signifié au directeur qu'ils rejettent cette dernière et refusent de signer leur contrat de reprise. Lundi, les 73 employés se sont déplacés encore une fois à Tadmaït et mardi, le portail de l'entreprise a été fermé pour les empêcher d'y accéder. Ce qui a suscité leur colère. Ils se sont aussitôt déplacés vers le siège de la direction à Tizi Ouzou et ont été surpris de le trouver fermé. Une délégation s'est rapprochée de l'union locale de l'Ugta avant de se rendre à l'inspection du travail. «Lorsque nous avons montré nos convocations à l'inspection du travail, on nous a mis en garde de signer les contrats de reprise dans ces conditions», nous dira un employé. Les travailleurs rencontrés lors du sit-in observé dans l'après-midi de mardi devant le siège de la direction, disent ne pas vouloir être piégés par la première clause citée dans la convocation. En effet, s'ils signent leur contrat de réintégration en acceptant la condition de CDD et de nouvelle recrue, ils perdront toutes leurs années de travail et recommenceront à zéro. «Le plus ancien d'entre nous a 37 ans d'expérience et il n'y a pas un travailleur qui a moins de 10 ans d'exercice au sein de l'entreprise. nous sommes des permanents et nous voulons être repris en tant que tels», nous dit M. Souibesse, un employé. En sus de l'ancienneté, les travailleurs qui n'ont pas perçu leur salaire depuis 17 mois craignent de ne plus le recevoir s'ils acceptent la fameuse condition. Les protestataires ne comptent pas baisser les bras jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications, à savoir le versement des 17 mois de salaire et la suppression de la clause incriminée.