Le conflit qui oppose les travailleurs aux responsables de la Société nationale des travaux routiers (Sonatro) prend une autre tournure à la lumière de ce qui s'est passé, hier matin, à Tizi Ouzou. En effet, selon les travailleurs, qui ont par ailleurs repris du service la veille, il a été décidé purement et simplement la fermeture du portail de l'entreprise. Selon nos interlocuteurs, le ton était déjà annoncé le premier jour de la reprise. La direction a signifié aux 72 pères de famille n'avoir reçu aucun contrat qui fait foi de reprise d'activité. Devant cet état de fait qui s'apparente à un pourrissement, les travailleurs ont décidé de tenir un sit-in devant le siège de cette société et d'interpeller, pour la énième fois, les responsables à tous les niveaux. Les syndicalistes de Sonatro ont même approché les parlementaires afin de faire entendre leurs revendications. Il faut noter que la reprise du service à Sonatro était initialement prévue le 1er août dernier. Sur les 300 travailleurs qu'emploie cette entreprise, certains ont reçu des convocations de reprise d'activité avec des conditions dépassant l'insolite, à savoir l'acceptation d'un contrat à durée déterminée (CDD) et l'exigence de signer un document faisant foi du statut de nouvelle recrue alors que des dizaines de pères de famille s'apprêtent à partir en retraite ! Les sit-in tenus devant la Centrale syndicale ont donné lieu à une accalmie, mais pas à une solution définitive, à savoir la reprise du travail, ou encore la solution extrême, la dissolution de l'entreprise. Hier, la colère a monté d'un cran à Tizi Ouzou où les travailleurs de Sonatro ont été refoulés de leur entreprise alors que le gouvernement et l'UGTA ont convenu de l'assainissement de cette société pourtant loin d'être défaillante au vu des projets qu'elle pourrait réaliser dans le domaine des travaux publics. Selon des syndicalistes de Sonatro, la solution doit découler d'une décision politique. Hier matin, une délégation a été reçue par les parlementaires du RND de Tizi Ouzou pour exposer les derniers développements que connaît leur entreprise et la situation socioprofessionnelle des travailleurs qui ne cesse de se dégrader, car restés plusieurs mois sans solde.