De notre bureau : Entrave n Située à 10 km au sud-est de Tizi Ouzou, la commune de Béni Aïssi occupe une place stratégique qui aurait pu en faire une commune riche. Cependant, l'épineux problème du foncier a bloqué son développement. Selon Elhayouni Berchiche, président de l'APC de Béni Aïssi, élu indépendant, qui nous a reçus mardi dans son bureau, la localité ne dispose d'aucun mètre carré de terrain communal. Le foncier du chef-lieu relève totalement du domaine privé et les terrains domaniaux sont situés à la périphérie de la zone urbaine. Cette situation a fait que la commune n'a jamais bénéficié d'un programme de logements sociaux. Par ailleurs, elle ne dispose pas de zone d'activité et les perspectives d'emploi sont quasi inexistantes localement. Cela a poussé beaucoup d'habitants à quitter leur village pour s'installer à Tizi Ouzou, ou aller chercher du travail dans d'autres wilayas du pays. Pour tenter de constituer un portefeuille foncier qui permettra la réalisation de projets d'utilité publique, l'APC a mobilisé une enveloppe de 800 milliards de centimes, destinée à l'acquisition de terrains auprès des privés ou à l'expropriation. L'autre souci d'Ath Aïssi est d'ordre énergétique. La population attend désespérément l'arrivée du gaz de ville. Le programme inscrit en 2007 au profit du chef-lieu de la commune sur une longueur de 3 km n'a pu être concrétisé à cause d'une opposition au niveau de la commune des Ouadhias. La force publique a été saisie pour régler le problème. «Etant une petite commune, nous souhaitons qu'elle soit alimentée dans sa totalité, ce qui contribuera à améliorer les conditions de vie de la population et incitera peut-être les investisseurs à s'installer dans la région», nous dit le président de l'APC. Cela permettra de créer de l'emploi et de réduire le phénomène d'exode rural que vit Béni Aïssi, pense le maire qui relève une décroissance de la population ces dernières années. Le nombre des habitants était d'environ 9 000 en 1997 et, selon le dernier RGPH, ils sont environ 8 000. Pour M. Berchiche, «cette baisse est due à la situation socio-économique de la région qui a poussé les gens à quitter la commune en quête d'emploi». L'agriculture peut contribuer à donner un nouveau souffle à la localité pour peu que le secteur suscite l'intérêt de la population. Outre l'agriculture de montagne qui peut être développée dans la partie haute de la commune, la zone comprise entre Tala Bounane et Tabekoukt est une plaine où l'agriculture peut être pratiquée. M. Berchiche nous dira à ce propos : «Nous avons constaté un regain d'intérêt pour le secteur ces dernières années notamment pour ce qui est de l'élevage bovin. Nous avons aussi l'activité oléicole et l'apiculture qui commencent à prendre forme.» En sus du problème de l'emploi, les habitants de Béni Aïssi n'ont jamais bénéficié d'un programme de logements sociaux ou tout autre type de logement, pour la simple raison que la commune ne dispose pas de foncier pour l'implantation d'un programme dans ce sens. Ceux qui ont les moyens ont pu construire des maisons, les autres ont dû attendre l'inscription du programme d'habitat rural pour pouvoir accéder à un logement décent. Les 350 aides de la première tranche ont atteint un taux de réalisation de 98% et pour les 220 aides débloquées dans le cadre du programme complémentaire, le taux dépasse les 50%. Par ailleurs, 150 aides sont en instance au niveau de la commune qui attend la notification de son quota quinquennal 2010/2014 et dont la première tranche serait de 60 aides. Reste la frange de la population qui n'est pas éligible pour la formule du logement rural et qui sera prise en charge dans un programme de logements sociaux, le premier du genre pour la commune et qui a été rendu possible suite à un choix de terrain fait par l'APC. Il s'agit d'un terrain domanial sis au village Aguemoune et qui pourra recevoir une centaine d'unités. Tala Âziza et Tamaright Sans électricité depuis 15 ans Une quarantaine de familles vivant dans deux hameaux de la commune de béni Aïssi vit dans le noir depuis 15 ans. Il s'agit des habitants du village Tala Aziza, créé en 1997, et de Tamaright dans le village Tala Bouzrou et dont les familles s'y sont installées en 1995. Ces familles venues de béni Douala ont construit leur habitation sur un site qui offre une vue magnifique sur le barrage de Taksebt situé en contrebas. Mais leurs foyers respectifs attendent toujours leur raccordement au réseau électrique pour pouvoir en finir avec les bougies et pouvoir accéder à de meilleurs conditions de vie par l'acquisition de réfrigérateurs, de téléviseurs et pourquoi pas d'autres équipements tels que le micro-ordinateur et le climatiseur. Le président de l'APC de Béni Aïssi avait entamé plusieurs démarches auprès de la direction de l'énergie et des mines pour le raccordement des concernés, en vain. Il espère que ce problème sera pris en charge dans le cadre de ce programme quinquennal, la wilaya ayant bénéficié d'un programme d'électrification de 3 500 foyers. La commune de Béni Aïssi qui a été raccordée au réseau électrique en 1985, enregistre aujourd'hui un taux d'électrification de 90%. Plus de craie dans les écoles L'utilisation de la craie dans les établissements scolaires de la wilaya de Tizi Ouzou sera définitivement supprimée d'ici à décembre prochain. C'est ce qu'a déclaré le directeur de l'éducation M. Khaldi lors d'un point de presse qu'il a tenu la semaine passée. Selon le premier responsable du secteur, le remplacement des anciens tableaux a touché 70% des écoles. Une enveloppe financière de 160 millions de dinars a été mobilisée à cet effet.