Résumé de la 1re partie n En découvrant ses deux chiens empoisonnés, Firmino Da Costa décide d'en dresser deux autres... Hidalgo Mores réfléchit un instant. Puis il attrape un bloc-notes et commence à inscrire — Tu as les danois, les mastiffs bien sûr, les rottweilers, les dogues du Tibet, les dobermans, les dogues de Bordeaux, bien qu'ils se fassent de plus en plus rares. Les léonbergs peuvent aussi être intéressants. Je crois qu'il existe encore quelques souches de pitbulls en Angleterre : ce sont des chiens de combat qui ont pratiquement le meurtre dans le sang. — Ça me plaît bien. Et tu crois que si l'on arrivait à sélectionner les plus féroces, à les marier, à les croiser, on finirait par obtenir le chien de l'enfer dont je rêve ? — Mais qu'est-ce que tu veux faire de ce monstre ? Tu veux te faire bouffer tout cru ? — Je veux en lâcher dans mon parc pour protéger ma propriété contre les voleurs en tous genres. Je veux que le prochain qui osera pénétrer chez moi se retrouve avec les tripes à l'air et que la réputation de mes chiens fasse dresser les cheveux sur la tête de tous les malfrats du Brésil. J'ai envie de profiter de ce que je possède. J'en ai assez de toujours tout enfermer dans les coffres de la banque. — De toutes manières, pour arriver à ça, il nous faudra au moins dix ans, au bas mot. — J'attendrai. Est-ce que tu te mets de moitié avec moi ? Si nous arrivons à produire ce chien de l'enfer, pas de doute : il y aura une forte demande et nous récupérerons nos billes assez vite. Hidalgo Mores hoche la tête en silence — Bon, on peut toujours essayer. J'espère que nous trouverons toutes les bêtes nécessaires au Brésil. Au moins sur le continent américain. S'il faut les importer d'Europe ou d'Asie, attention aux problèmes de douane. — Peu importe, je suis prêt à tout... Pendant les mois qui suivent Firmino suit avec passion les croisements génétiques, la sélection selon les caractères, les accouplements, les mises bas, les régimes alimentaires, l'éducadon des chiots, exclusivement dirigée vers un seul but : créer un chien géant, prêt à tuer tout ce qui bouge, sauf son maître. Et encore... Au bout de dix années d'efforts le «superdog» est enfin prêt. Pas très sympathique à première vue, carré, le mufle agressif, les mâchoires proéminentes, rapide comme l'éclair. Et sautant directement à la gorge de tout ce qui bouge, les autres chiens comme les humains. Les journalistes, mis au courant, assiègent Firmino : — Que comptez-vous faire avec cette race de monstres ? — Protéger mes biens, envers et contre tout. — Et vous ne craignez pas des accidents, des morts d'innocents qui se trouveraient par hasard sur la route de vos molosses ? — Personne n'a à se trouver sur leur route. Ils ne sortent pas de chez moi. Celui qui les rencontrera sera obligatoirement à l'intérieur de ma propriété, et en plus il y sera de nuit car mes «monstres» ne sont en liberté que la nuit. Qu'on se le dise... On se le dit en effet. Les voisins sont un peu inquiets. — Et si ses chiens s'échappaient ? Certains ressortent leurs fusils et les tiennent prêts. D'autres ont leurs revolvers dans la boîte à gants. Un livreur imprudent laisse une partie de son postérieur dans une «fausse manœuvre». Firmino paye rubis sur l'ongle les dommages et intérêts qui lui sont demandés. De toutes manières, Firmino a souscrit une assurance pour faire face à ce genre de problème. (à suivre...)