Succès À la façon d'un lion blessé, Lance Armstrong a rugi de plus belle pour gagner la 15e étape du Tour de France. Les coups de théâtre se sont succédé en quelques minutes dans cette troisième journée pyrénéenne (159,5 km). Armstrong chute, pour avoir frôlé un malheureux spectateur tenant un sac qui se prend dans son guidon. Il manque peu après de tomber de nouveau en déchaussant. A l'avant, Ullrich l'attend dans un beau geste chevaleresque, imité par les autres coureurs présents dans son groupe. Quelques instants plus tard, le tenant du titre, au regard de fauve se déchaîne. Il contre un démarrage de l'Espagnol Iban Mayo, qu'il avait entraîné dans sa chute. A 9 kilomètres du sommet, Armstrong lâche tous ses adversaires, revient sur Sylvain Chavanel, échappé depuis la première heure, et gagne là-haut à l'altitude de 1 715 mètres. Sa première victoire d'étape (hors contre-la-montre par équipes) depuis le départ de Paris. Sa seizième sur le Tour en neuf participations. De cette journée à sensations, Armstrong sort avec un avantage de 1 min 07 sec sur Ullrich. Il a desserré ? partiellement ?l'étreinte du champion allemand, qui reste toutefois en bonne position pour gagner le Tour. Il a aussi distancé le troisième homme, le Kazakh Alexandre Vinokourov, à la peine dans le Tourmalet et relégué à plus de deux minutes dans l'ultime ascension. Pour réussir son coup, Armstrong a gardé la tête froide. Sans se laisser démonter par la série de chausse-trappes de ces dernières semaines, sa cabriole du Dauphiné, sa chute encore dans la première étape à Meaux, son incroyable traversée d'un champ pour éviter le malheureux Joseba Beloki à l'approche de Gap, sa faiblesse dans le contre-la-montre de Cap-Découverte et le hors-d'?uvre pyrénéen sous l'effet répété de la canicule. Dans ce Tour 2003, le Texan est quasiment miraculé.