Entame n La rentrée universitaire aura lieu demain lundi à travers l'ensemble des structures de l'enseignement supérieur du pays. Le nouvel exercice pédagogique sera apparemment calme et serein, les syndicats des enseignants n'ayant pas annoncé de mouvements de protestation. La récente augmentation des salaires des enseignants (entre 3 500 et 5 000 dinars) et les promesses du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, relatives à l'adoption du régime indemnitaire avant la fin de l'année en cours ont apaisé les tensions. Et c'est la première fois depuis au moins cinq ans que le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), principal syndicat autonome, n'a pas menacé de recourir à la grève, estimant que les responsables du secteur commencent à prendre en charge leurs revendications. Les dossiers de logements sociaux, les œuvres sociales, le statut particulier de l'enseignant et de l'enseignant chercheur, ainsi que d'autres préoccupations d'ordre socioprofessionnel feront l'objet de concertation entre le ministère et les syndicats au cours de l'année universitaire, ont encore promis les responsables du secteur. Il est à rappeler que les précédentes rentrées universitaires avaient été marquées par de larges mouvements de grève déclenchés par les enseignants et même les étudiants. Ces derniers appelaient notamment à l'amélioration des conditions de l'enseignement (encadrement de qualité, disponibilité d'ouvrages et d'autres moyens de recherche scientifique), ainsi que l'amélioration des conditions d'hébergement et de transport. Les nouvelles réalisations (nouvelles facultés et cités universitaires, restos universitaires…) et le discours rassurant du ministre semblent avoir eu un écho positif auprès des organisations estudiantines qui n'ont, jusque-là, prévu aucun mouvement de protestation. Tout porte à croire donc que la rentrée universitaire sera aussi paisible que celle du secteur de l'Education nationale. Les pouvoirs publics ont trouvé le même «remède», celui de satisfaire une partie des revendications et promettre de rester à l'écoute des syndicats. Une démarche qui s'avère jusque-là fructueuse, mais qui ne peut garantir, en revanche, la sérénité tout au long de l'année. Car les syndicats des enseignants et les organisations estudiantines peuvent recourir à la grève à tout moment, si le ministère de tutelle n'affiche pas une volonté de prendre en charge les autres revendications dans les meilleurs délais. Les expériences des années précédentes doivent être prises en considération par les pouvoirs publics s'ils veulent mettre définitivement le secteur à l'abri des agitations qui portent un lourd préjudice à l'acquisition du savoir et au développement de la recherche scientifique dans notre pays. Plus de 1,2 million d'étudiants Les universités et centres universitaires recevront, demain, plus de 1 200 000 étudiants, dont 237 543 nouveaux inscrits, un chiffre record jamais enregistré par le secteur de l'enseignement supérieur en Algérie. Le nombre de places pédagogiques a augmenté pour atteindre 1 300 000 places, alors que le nombre de lits est de 560 000 répartis sur 368 cités universitaires, a affirmé hier Abdelhakim Djebrani, sous-directeur du développement et de la planification au ministère. Garantir un encadrement de qualité et des conditions d'hébergement et de transport à l'ensemble des étudiants constitue un grand défi pour les responsables du secteur.