La batterie de mesures prise par la tutelle pour désamorcer la crise n'a pas suffit. Des mouvements de protestation se préparent au niveau des universités de Constantine, de Blida et de Sidi Bel Abbès. L'année universitaire, du moins dans ces trois établissements, s'annonce perturbée encore cette fois-ci malgré les assurances du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, qui se voulait rassurant en attestant que «toutes les conditions nécessaires sont réunies. Les étudiants rejoindront les amphis dans une atmosphère meilleure que celle observée au cours des années précédentes». La batterie de mesures entreprises par la tutelle pour désamorcer la crise, née de la grève de deux mois, déclenchée par le Cnes le 11 mai dernier, n'a pas pour autant convaincu l'ensemble des enseignants, dont une partie a boycotté les examens de fin d'année. Piégés, les étudiants devront attendre la rentrée universitaire pour passer les épreuves concernées et pouvoir entamer dans la sérénité l'année universitaire. C'est devenu donc une tradition, depuis quelques années. Le calme éphémère qui règne dans l'enceinte universitaire est souvent suivi par une tempête. Le bras de fer entre les enseignants et la tutelle semblait pourtant trouver une issue après les augmentations des salaires des travailleurs, en particulier les salaires des enseignants du supérieur et l'extinction des poursuites judiciaires contre ces derniers. La tutelle a promis, aussi, de réviser, à la hausse, la bourse des étudiants. Une revendication qui a été au coeur de plusieurs mouvement de grève. Un intérêt particulier est accordé aux nouveaux bacheliers dont 50% d'entres eux ont été orientés pour le premier choix pour lequel ils ont opté. L'enseignement supérieur a bénéficié d'une importante enveloppe évaluée à 72 milliards de dinars dans le cadre de la loi de finances complémentaires 2006 Par ailleurs, l'université algérienne accueillera, lors de la prochaine rentrée, 747.000 étudiants. Un chiffre record qui a amené la tutelle à mobiliser tous les moyens pour accueillir ce flux qui ne cessera d'augmenter durant les prochaines années. En terme d'infrastructures, elle réceptionnera, 37.000 nouveaux lits, 24 restaurants, 83.000 nouvelles places pédagogiques et 21 bibliothèques. Enfin, à l'horizon 2009, le ministère de l'Enseignement supérieur réceptionnera 500.000 nouvelles places pédagogiques et 300.000 lits. Mais cela serait-il en mesure d'endiguer la colère de la famille universitaire?