Malaise n Depuis quelques années, la rentrée sociale n'a jamais eu lieu dans la sérénité. Les différents syndicats passent leurs congés à préparer de nouvelles protestations. Cette année, contrairement aux années précédentes, la rentrée universitaire a précédé celle des autres secteurs. Une rentrée imposée par les perturbations qu'ont connues, durant l'exercice 2005-2006, plusieurs universités et centres universitaires à travers le territoire national. En effet, le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), qui avait entamé un mouvement de grève le 13 mai 2006 pour protester contre la détérioration des conditions socio-économiques des enseignants : salaires, logement, primes de recherche et contre «la gestion anarchique de l'université algérienne», a décidé de poursuivre son mouvement jusqu'à la totale satisfaction de ces revendications et la levée des poursuites judiciaires contre les grévistes. Des milliers d'étudiants attendent toujours de passer les examens de fin d'année. Dans ce contexte, l'aile gréviste du Cnes ne compte pas reculer et les examens prévus pour hier, lundi, dans plusieurs universités, n'ont finalement pas eu lieu. Ils sont donc dans l'attente et l'incertitude quant à leur avenir. Il faut dire qu'avec ce blocage, la nouvelle année (2006-2007) n'aura pas lieu dans les délais et la communauté universitaire aura du mal à gérer ce «retard imposé». Le secteur de l'éducation nationale, dont la rentrée officielle est prévue pour samedi prochain, connaîtra, pour sa part, des perturbations et des débrayages. Le Comité des lycées d'Alger (Cla) a, d'ores et déjà, annoncé qu'il compte procéder à une grève le 7 septembre, soit deux jours avant la rentrée des élèves, pour «dénoncer les pressions exercées sur les libertés syndicales». Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte) compte organiser un sit-in devant le siège de la tutelle le 11 septembre en cours. Selon M. Karmoud, secrétaire général du syndicat, le sit-in, qui sera organisé pour protester contre l'ingérence de l'administration dans les affaires internes du syndicat, sera suivi par d'autres actions de «grande envergure». La rentrée officielle de la formation professionnelle, prévue le 16 septembre, sera marquée également par une grève générale des travailleurs du secteur. Réunis, hier, à Tiaret, les représentants des travailleurs de 42 wilayas ont été unanimes à dénoncer «les violations des droits, l'ingérence des commissions d'enquête». Un cri de détresse qui se traduira, selon Salah Tayeb SG du syndicat, par des manifestations pour satisfaire les revendications contenues dans une lettre adressée au ministère depuis deux ans.