Protestation n A peine un mois après la rentrée scolaire, des syndicalistes dressent un tableau noir de la situation actuelle du secteur de l'éducation, en particulier celle de l'enseignant. «Le dialogue instauré par le ministère de l'Education nationale avec les syndicats du secteur n'est qu'un prétexte pour mettre en application des décisions prises par la tutelle unilatéralement», a déclaré, hier, le président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Saadali Mohamed Salem. Le syndicaliste s'exprimait lors d'un rassemblement tenu à quelques encablures du siège du ministère de l'Education nationale à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'enseignant. Se sont joints à l'appel du Satef, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) et les enseignants contractuels. Ces syndicalistes venus affirmer leur refus de la situation actuelle de l'école algérienne, ont été empêchés de rejoindre le ministère de l'Education. Abordant les dernières réunions que la tutelle a tenues avec certains syndicats de l'éducation nationale, le syndicaliste a estimé que ces réunions «ne traitent pas des revendications mais de certains intérêts personnels pour les syndicalistes». Sans pour autant prétendre être le tuteur des enseignants, le porte-parole du Snapap affirme l'engagement de sa formation syndicale à entreprendre une nouvelle action de protestation. Une décision qu'il argumente par la situation du terrain. Il cite dans cette optique les conditions de travail, la gestion archaïque du secteur et l'atteinte aux libertés syndicales. M.Saadali ajoute que certaines catégories du secteur – à l'image des intendants et des adjoints de l'éducation – ont été lésées par les nouveaux statuts du secteur de l'éducation. Précisons, à titre de rappel, que ces derniers ont exprimé leur mécontentement depuis la veille de la rentrée scolaire. Certes, la grève qu'ils avaient prévue a été gelée suite aux promesses de la tutelle mais l'avenir n'est pas pour autant certain. Via cette action, les syndicalistes veulent affirmer une fois de plus leur souhait d'être considérés comme des acteurs de la réforme dans le secteur de l'éducation nationale et non un instrument. Contractuels / la précarité persiste La situation des enseignants contractuels n'a pas évolué d'un cran en dépit de toutes les assurances émises par le département de l'éducation nationale. C'est ce qu'a affirmé, hier, mardi, Mériem Maarouf, présidente du Conseil national des enseignants contractuels (Cnec). Se sentant délaissés par leur tutelle, les contractuels menacent fermement de recourir à la protestation dans les prochaines semaines. Mêmes revendications au même stade que l'année scolaire précédente.