Résumé de la 3e partie n Sabin, pris d'une passion pour les chiens, décide d'élever des hovawarts... Alors, enfermés presque toute la journée, les hovawarts donnent de la voix pour tout et rien. Les voisins s'informent : — Alors, monsieur Maurelon, ils en font du raffut vos nouveaux chiens. Vous avez l'intention de les garder ? — C'est-à-dire... dès que j'aurai un amateur. Ce sont des bêtes magnifiques, vous savez. — S'ils sont aussi beaux que bruyants, ce doit être quelque chose. Le vrai problème c'est que Sabin , un peu déçu par sa carrière de sidérurgiste, commence à entrer dans un rêve : deux chiens, une portée, un autre couple, d'autres portées, un phénomène de boule de neige, une réputation qui augmente dans les milieux cynophiles, des médailles dans les concours, des voyages... Alors, pour suivre son rêve Sabin agrandit son chenil : encore plus de béton, plus de grillage, plus d'animaux, plus d'aboiements, plus de plaintes des voisins dans un quartier autrefois paisible. Sabin reçoit les doléances et arrondit les angles autant qu'il peut mais les voisins trouvent que la vie du quartier a changé. Toute la journée, ces animaux aboient. C'est infernal ! La nuit, ça se calme un peu, mais il suffit qu'une voiture, une moto ou un piéton passe et les voilà tous en branle. Autrefois, à la belle saison, je recevais des amis, nous organisions des barbecues. A présent, c'est strictement impossible : les aboiements des chiens empêchent toute conversation. C'est un cauchemar ! — Et moi c'est encore pire : les enfants n'osent plus jouer dans le jardin ; ils ont peur qu'un chien ne s'échappe et vienne les attaquer. Devant les récriminations des voisins, Sabin Maurelon décide de faire un geste : il entreprend la construction d'une sorte de mur antibruit en montant des palissades de tôle ondulée tout autour du chenil. Apparemment ce n'est pas très efficace sur le plan sonore et c'est franchement hideux sur le plan visuel : — Regardez-moi ça, on se croirait dans un bidonville ! Pas de doute que cela fasse chuter le prix de toutes les propriétés du quartier. — Puisqu'on n'obtient rien de plein gré, il faut porter plainte auprès des autorités communales. Vous savez combien il a de bestioles à présent ? Dix-huit, pas moins, je le tiens de l'assistante du vétérinaire qui remplit les carnets de santé. Pourquoi pas trente-six pendant qu'on y est ? Et c'est ainsi que Sabin reçoit des lettres recommandées de la part du bourgmestre. On lui demande des explications. Or, tout en reconnaissant la nuisance causée par ses dix-huit hovawarts, Sabin en rejette la faute sur le voisinage : — Ce sont les gamins qui viennent près de chez moi pour exciter mes hovawarts. Ils font éclater des pétards. Et quand ils passent devant chez moi, ils aiment bien courir avec un bâton qui frappe tous les rayons de ma grille. Du coup, mes chiens se déchaînent. C'est normal ! Cette lutte de voisinage est usante pour les nerfs. Maintenant q'il possède dix-huit hovawarts, Sabin est pris d'une angoisse : «Et si l'on m'oblige à me séparer de mes bêtes ? Qu'est-ce qu'elles vont devenir ? Elles vont finir à la Société protectrice des animaux. Elles aussi seront orphelines. On sait ce que ça veut dire : si personne n'en veut, elles finiront euthanasiées. Ça, jamais !» (à suivre...)