Le lymphome ou cancer des ganglions vient au 8e rang des cancers. Le lymphome diffus à grandes cellules B est le plus fréquent, avec un taux de 47% en Algérie. C'est ce qu'a affirmé, hier, le Pr Boudjera du centre Pierre-et-Marie-Curie, lors de son intervention, à la journée scientifique organisée par l'association Nour Doha à l'hôtel Dar Diaf de Chéraga (Alger) . Selon une étude épidémiologique nationale réalisée par la SAHTS, sur une période de 10 ans (1993-2002) (et où seuls les adultes ont été répertoriés), le nombre de personnes atteintes par cette maladie est estimé à 1 723. Cette étude a montré également que cette maladie, une forme de cancer du sang touchant certains globules blancs, est plus fréquente chez les hommes âgés entre 30 et 40 ans. C'est une maladie guérissable si le diagnostic est établi à temps d'où l'intérêt d'un traitement précoce, a affirmé le Pr Boudjera, qui a abordé le thème relatif à «la prise en charge des malades en Algérie». Dans sa communication, la même intervenante a énuméré les facteurs favorisant l'apparition des lymphomes. Il s'agit dans un tiers des cas des affections génétiques constitutionnelles, des facteurs familiers et de l'immunosuppression. Les deux tiers des cas sont liés aux facteurs individuels : il s'agit de l'alimentation, de la teinture des cheveux, de l'industrie (benzène) et enfin de la profession du fellah du fait de l'utilisation de pesticides… Le Pr Boudjera estime qu'il est en outre nécessaire de mettre en place un groupe pluridisciplinaire à l'échelle régionale et nationale et ce, pour améliorer la prise en charge des cancéreux. Selon elle, le taux de rémission complète avancé récemment au niveau de tous les services des centres répartis à l'échelle nationale est à peu près de 51% . «C'est un taux en dessous des normes internationales», a-t-elle estimé. Par ailleurs, Khalida Mekhlef, assistante à l'hôpital de Beni Messous, a expliqué que cette maladie est très «grave». Elle évolue très «rapidement» et peut conduire à la mort. Mme Mekhlef affirme que le nombre de personnes touchées par cette pathologie est en nette progression en Algérie ces dernières années. «Le chiffre a doublé, même de par le monde.» Et ce, en raison de l'alimentation, l'usage de certains produits chimiques par les agriculteurs, l'exposition aux radiations… Schématiquement, on distingue deux grands types de lymphomes : les lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens. Il s'agit en fait d'une maladie qui touche les personnes dont les systèmes immunitaires ont été affaiblis. Ils ont donc un plus fort risque de développer un lymphome ou tumeur du système lymphatique. Certains virus ou bactéries peuvent favoriser l'apparition d'un lymphome dans des circonstances très particulières, mais il ne s'agit en aucun cas d'une maladie contagieuse. Mme Mekhlef fera remarquer que le malade répond au traitement chimiothérapique et peut guérir de cette maladie. Les enfants, eux, peuvent guérir à 100%.