Résumé de la 20e partie n Sofiane est apparemment attiré par Fatiha... Après le voyage à Paris, il lui demande de l'accompagner à un symposium à l'intérieur du pays. Singulièrement, l'idée de partir avec lui en mission une nouvelle fois lui fait plaisir. Peut-être que c'est parce qu'il lui a dit qu'il la trouve bien, qu'elle fait du bon travail… Et puis, elle se sent aussi flattée d'être l'objet de la sollicitude de cet homme : plus d'une secrétaire, plus d'une employée dans l'entreprise où elle travaille se battrait pour en bénéficier. A commencer par sa collègue de bureau, une femme mariée. C'est elle qui devait partir à Paris, mais comme son fils était malade, elle a pris sa place. depuis, la jeune femme a dû comprendre qu'elle s'était rapprochée de son directeur. Elle lui a même fait remarquer qu'il l'appelait par son prénom. Cela a suscité en elle une certaine jalousie… De la jalousie ? Y a-t-il vraiment de quoi être jaloux ? En fait, ni Bahia ni les autres ne savent qu'à Paris Sofiane a fait de Fatiha sa confidente. Personne ne sait, non plus, ce qui s'est passé la veille du retour, dans les couloirs de l'hôtel… Il ne dépendait que d'elle pour prendre encore plus d'ascendant sur son directeur. Mais elle n'est pas une femme facile et elle ne veut pas que les gens le croient. A réfléchir, elle se dit que si elle accompagne encore une fois le directeur, les employés ne manqueraient pas de jaser : une mission avec le directeur est toujours vue comme une récompense. Ce sont en principe les plus anciens ou les plus méritants qui y ont droit. comme elle n'est pas ancienne, il faut donc penser qu'elle est méritante… Mais les autres vont-ils le croire ? Ne va-t-on pas dire que le directeur l'a prise sous sa protection ou même qu'elle est sa maîtresse ? Et si ces rumeurs parvenaient à la femme de Sofiane ? Bahia et même Sofiane, à Paris, l'ont décrite comme une vraie harpie, une furie, qui fait chez elle comme dans l'entreprise la pluie et le beau temps ! N'a-t-elle pas fait renvoyer par le passé une secrétaire qu'elle trouvait trop aguichante ? Elle-même, elle a eu affaire à elle : le jour où elle lui a répondu au téléphone, elle s'est indignée que son mari ne lui ait pas dit qu'il avait recruté une nouvelle secrétaire. Si elle n'est pas revenue à la charge c'est sans doute parce que Sofiane a dû la décrire comme vieille et laide ! Vieille et laide, elle ? Laide peut-être, mais pas vieille. Et peut-être même pas trop laide puisqu'elle arrive à attirer l'attention d'un homme aussi prestigieux que Sofiane. Au début, elle a cru qu'il cherchait juste une aventure, mais à Paris déjà il a cherché à la prendre pour confidente, il lui a fait part de ses préoccupations et de ses problèmes avec sa femme. N'est-ce pas là une preuve de confiance et d'amitié ? Amitié… Elle se rappelle que sa mère, la vieille Doudja, lui a toujours dit qu'il ne peut y avoir d'amitié entre un homme et une femme : «Une femme peut être l'amie d'une autre femme et l'homme l'ami d'un autre homme mais pas un homme et une femme… La seule relation qui peut les unir est le mariage !» lui dit-elle. La jeune femme hausse les épaules : sa mère n'est qu'une vieille personne aux idées surannées. Les temps ont évolué, les mœurs aussi. Alors pourquoi dans une société comme la nôtre un homme ne serait-il pas l'amie d'une femme ? — tu ne dors pas ? lui demande sa mère. — non, je réfléchis. — mais à quoi ? — a rien ! (à suivre...)