Résumé de la 2e partie n Malgré les protestations de Justine Ménard, l'assistante sociale décide de rendre visite à son fils Gilles Ménard... La maîtresse de maison apparaît, élégante, souriante : — Ah, vous venez pour ma belle-mère. Comment va-t-elle ? Quelle histoire tout de même... — Les parents négligés par leurs enfants ne me semblent pas une «histoire» particulièrement passionnante, mais en tout cas elle est assez banale. La maîtresse de maison fronce les sourcils d'un air d'incompréhension et fait entrer la visiteuse dans le salon. Gilles Ménard, le fils de Justine, est là. Il se lève. Il est lui aussi vêtu avec élégance. D'ailleurs, tout l'appartement est cossu, sinon luxueux. — Monsieur, je vous ai demandé de me recevoir à la suite de la visite que j'ai faite à votre mère. C'est une voisine qui m'a alertée et je ne comprends pas, en voyant votre train de vie, comment vous pouvez vous désintéresser à un tel point de votre maman. Vous avez des devoirs, ne l'oubliez pas... — Moi ? Mais comment ça ? Ça fait des années que je lui demande de venir s'installer ici, chez nous. Elle ne veut rien entendre. Tenez, suivez-moi, vous allez voir... Mlle Arbessier accompagne Gilles Ménard au bout du couloir soigneusement astiqué. — Regardez, sa chambre est prête, depuis des années. Impossible de la décider. La chambre est tendue d'un joli papier à fleurs, meublée avec goût, d'un grand lit à la courtepointe brodée, d'un petit secrétaire ancien et d'une grande armoire rustique. Un cadre parfait pour une vieille dame. — Mamie va venir vivre avec nous ? C'est Jean-Michel, le garçon de la famille, qui arrive tout joyeux de l'école. — Peut-être, on va essayer de la persuader encore une fois. — Ecoutez, tout ça semble mystérieux. Je crois qu'il faut que nous rendions ensemble visite à votre mère. Mais son état de santé va peut-être poser un problème. — Si elle est d'accord pour venir chez nous, j'arrangerai tout au mieux. J'ai les moyens. — Alors, demain, vers dix-huit heures ? — Parfait, j'espère que nous parviendrons enfin à la décider, mais j'en doute un peu : elle est têtue. Le lendemain soir, Gilles Ménard rejoint Mlle Arbessier au seuil du pavillon où demeure sa mère. Les voilà tous les deux dans l'escalier. Mme Faivre s'excuse : — Je n'ai pas pu aller voir votre mère cet après-midi. Il a fallu que j'aille rendre visite à ma sœur qui est hospitalisée. Ce pauvre Galopin doit être impatient de sortir. Je vous accompagne. Or, quand le trio pénètre dans l'humble deux pièces, surprise : Justine Ménard a disparu ! Aucune trace d'elle. Pas plus d'ailleurs que de Galopin. Aussitôt, on examine le jardinet qui entoure le pavillon. Malgré la nuit tombée, il est bien évident que Justine n'est nulle part. Le voisin du dessous ne l'a pas vue lui non plus. — Vous êtes certain ? Elle n'a pas appelé à l'aide ? La police n'est pas venue ? Ou une ambulance ? Ou quelqu'un d'autre ? — Quand je vous dis que je n'ai rien vu et rien entendu. D'ailleurs, je ne suis pas chargé de surveiller votre mère. — C'est incroyable, comment a-t-elle pu s'en aller ? commente Mme Faivre. Quand je l'ai vue ce matin, elle était couchée dans son lit, incapable de bouger, Galopin allongé à côté d'elle. Gilles remarque : — Si elle a trouvé la force de se lever et de s'en aller c'est que son état n'est pas aussi grave. C'est une bonne chose. Et d'autre part, si elle est partie elle n'a pas pu aller bien loin. (à suivre...)