9e art n Le Festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda), qui se tient chaque année et ce, depuis trois ans, est devenu un rendez-vous incontournable dans l'agenda culturel national et même international. Hier, sur l'esplanade de Riad El-Feth, s'est ouverte la 3e édition du Festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda), auquel une trentaine de pays prennent part. Placé sous le signe «Dialogues en bulle», le Fibda se veut, selon les organisateurs, «une passerelle entre les bédéistes du monde entier». Il accueille de grosses pointures de la BD, dont Baru, le collectif libanais Samandal, l'argentin Joaquín Salvador Lavado alias Quino, l'Américain Joe Sacco et d'autres encore. La cérémonie d'ouverture a été marquée par l'inauguration de cinq expositions : il y avait celle consacrée à Haroun, le pionnier de la bande dessinée algérienne, et créateur en 1967 du légendaire personnage de M'quidech. Il y avait celle qui retrace le combat du peuple palestinien contre l'occupant sioniste. La bande dessinée suisse est à l'honneur à travers une exposition qui donne à voir une sélection d'œuvres typiques par leurs techniques. La bande dessinée américaine est aussi présente à travers une sélection originale. Quant à «Tahya El Djazaïr» qui est l'intitulé de la quatrième exposition, elle réunit les œuvres d'Alexandre Daniel et Laurent Galandon, deux bédéistes français, qui évoquent la guerre de libération nationale. Des bédéistes ont été honorés et primés lors d'une cérémonie : le prix d'honneur a été remis à Ahmed Haroun, le prix «Sid-Ali-Melouah» a été attribué à Redhouane Assari et le prix spécial Fibda a été décerné au bédéiste belge Etienne Shroeder, présent durant les trois éditions pour former les jeunes talents. S'exprimant sur cette 3e édition, Dalila Nadjem, commissaire du festival dira : «Le 3e Fibda se veut avant tout un immense «Dialogue en bulles » pour l'ouverture d'esprit et l'échange à travers l'art. Dans «le Dialogue en bulles» s'inscrit, en effet, l'espoir d'une culture de la paix et de la liberté. Dalila Nadjem, pour qui la BD algérienne existe bel et bien, et ce, à travers de véritables talents dynamiques et créatifs, a en outre souligné que «notre slogan vise aussi le développement du 9e art comme outil de connaissance pouvant traiter de tous les thèmes se rapportant à l'histoire, aux sciences et autres domaines du savoir et pouvant contribuer à un apprentissage immédiat et motivant. Outre l'initiation à la lecture, la représentation par l'image du savoir et du savoir-faire permet une maîtrise quasi instantanée de notions et de concepts difficiles d'accès». Cela revient à dire que la BD se révèle comme un support d'apprentissage aussi bien motivant qu'incontestable, vu sa dimension ludique et motivante. «C'est à cet effet que le Fibda intègre la dimension scolaire [à travers un concours destiné aux scolaires], afin de rendre évidente la portée pédagogique de la BD, jusqu'alors négligée», a-t-elle expliqué. Outre le concours initié en direction des scolaires, le Fibda a aussi lancé, pour rappel, d'autres concours destinés aux jeunes talents, aux amateurs comme aux professionnels (nationaux et étrangers). Le but : promouvoir et développer le 9e Art. Le public, convié à découvrir et à apprécier des expositions, est également invité à partager avec des bédéistes algériens et internationaux des expériences extraordinaires et à se familiariser avec le travail de chacun. Il est prévu aussi des conférences et des tables rondes de haut niveau faisant de la création, de l'édition et de la distribution de la BD les thèmes à débattre. Plusieurs ateliers permettront à chacun, de donner libre cours à sa passion. «Traits, couleurs, histoires, personnages, le public aura à choisir pour amorcer un apprentissage de l'art de la BD», dira la commissaire du festival. Le festival, qui ne cesse de s'enrichir en qualité et quantité, s'élargissant ainsi à chaque édition, contribue au développement et à la promotion du 9e art : «Le Fibda fait date et se promet une longue vie sans discontinuer, apportant chaque fois du nouveau pour le bonheur d'un public toujours plus nombreux et toujours plus intéressé. Trois années de suite, il consacre au 9e art, en Algérie, un moment fort où les plus grands noms de la BD se retrouvent. Il ouvre ainsi un espace d'échange d'expériences et de découverte où tous les mordus de BD se donnent rendez-vous.»