Rendez-vous n Le coup d'envoi de la 3e édition du festival de la miniature et de l'enluminure a été donné, hier, au musée Mustapha-Pacha à La Casbah. Une cinquantaine d'artistes prennent part à ce festival, soient 15 participants internationaux et 35 artistes algériens. «La sélection s'est faite sur des critères rigoureux, tels que la précision, la finition, la disposition des couleurs, l'expression et la représentation thématique…», dira Moussa Kechkech, commissaire du festival, et d'ajouter : «Sur vingt pays, on a fini par en retenir 15, tels que l'Iran, l'Ouzbékistan… Pour ce qui est de la sélection algérienne, elle a été aussi sévère : sur soixante-dix artistes, on n'en a pris que 35.» Plus de deux cents tableaux sont ainsi exposés au musée Mustapha-Pacha jusqu'au 21 octobre. Une manifestation au cours de laquelle le public – amateurs et connaisseurs – est invité à venir découvrir de belles miniatures, authentiques et représentatives d'un art raffiné et épuré. S'exprimant sur les visées du festival, Moussa Kechkech souligne : «Notre souci est de relancer l'art de la miniature, de lui donner de la vigueur et lui restituer sa place dans la création artistique. Car, il faut savoir que depuis plus d'une dizaine d'années, on a constaté un recul dans l'expression de cet art. Il y a eu très peu de production.» Interrogé ensuite sur ce qui se fait en matière de miniature, le commissaire du festival, dira : «L'on peut espérer une relance et une redynamisation de cet art. L'on assiste, et ce, depuis quelques années, à l'éclosion de jeunes artistes, qui, dotés de talents et gorgés d'imagination, au geste précis et ayant une grande dextérité, s'emploient à redonner vie à la miniature.» A la question de savoir quelle est la place de la miniature algérienne dans ce qui se fait ailleurs, en Iran comme en Turquie, Moussa Kechkech répondra : «Si l'on procède par classement, on peut dire que l'Algérie tient la troisième place. C'est le seul pays arabe à avoir développé l'art de la miniature. On en trouve beaucoup plus chez-nous que dans le reste du monde arabe.» Il a, en outre, fait savoir que la miniature algérienne est reconnue sur la scène internationale et qu'elle plaÎt de par sa technique de repré- sentation, la précision du geste, le style qui est particulier et donc unique, et aussi de par son imaginaire et sa poétique. Moussa Kechkech a, ensuite, souligné que dans l'art de la miniature, il y a deux courants : l'école ottomane et l'école persane. S'agissant de l'Algérie, il dira : «Les deux écoles, ottomane et persane, sont anciennes, elles sont séculaires, alors que l'école algérienne est récente, elle a vu le jour avec Mohamed Racim, qui est d'ailleurs son fondateur.» Ainsi, l'école algérienne est à ses débuts. Pour finir, Moussa Kechkech précisera que «l'école algérienne de miniature est plutôt plus proche de l'école ottomane que de l'école persane, et ce, pour des facteurs historiques». Et de conclure : «Certes la miniature algérienne est proche de l'école ottomane, mais en aucun cas elle n'est identique à celle-ci. L'école algérienne a su développer, par le style, la technique, le contenu, sa spécificité, revêtant ainsi une originalité qui lui est authentiquement propre.»