Constat n Malgré l'importance des fertilisants pour l'amélioration du rendement des activités agricoles, leur utilisation demeure très faible. Les besoins en engrais du marché algérien est de 200 000 tonnes par an. Ce qui est faible au regard des besoins réels de notre agriculture. En effet, l'Algérie est le dernier consommateur d'engrais sur le pourtour méditerranéen, moins que la Tunisie et le Maroc sans parler de l'Egypte qui la dépasse de plus de dix fois. A titre comparatif, en Tunisie, par exemple, l'utilisation d'engrais est de 30 kg pour un hectare ; au Maroc de 25 kg/ha, tandis qu'en Algérie on est à 11 kg d'engrais par hectare. Cela démontre clairement le peu d'intérêt accordé à l'utilisation des fertilisants dans les activités agricoles, et ce, en dépit de leur importance avérée pour l'amélioration de la production et de la récolte agricoles. Les experts avancent que si les choses restent en l'état, les faiblesses de productions dans plusieurs domaines et activités agricoles perdureront, en raison en partie des carences signalées en matière d'utilisation d'engrais. L'entreprise SPA Fertial Algérie, dont 66% des actions sont détenues par le groupe espagnol Grupo Villa Mir et 34% par Asmidal, s'est engagée à répondre à tous les besoins en matière de qualité et de quantité de l'agriculture algérienne, en ce qui concerne les différents types d'engrais. Le problème ne se poserait donc nullement au niveau de la production. Les obstacles se situeraient ailleurs. Au niveau de la commercialisation de ces produits jugés «sensibles» et leur acheminement depuis les unités de production vers les points de distribution et de vente, où les agriculteurs s'approvisionnent. En effet, aucune expédition d'engrais par camion ou par train ne peut être faite à partir de l'usine où le produit est fabriqué sans l'aval des services de sécurité, qui escortent les transporteurs de ces produits. Pour des raisons purement sécuritaires, ces services veillent au bon déroulement de l'acheminement de ces produits vers les agriculteurs. Et même si cela constitue un élément «ralentisseur» pour l'approvisionnement régulier en quantités importantes, il n'est pas le seul facteur qui entraîne la faiblesse dans l'utilisation des engrais. En réaction, les agriculteurs, par manque d'informations et de sensibilisation se contentent de diminuer les quantités d'engrais utilisées ou décident carrément de ne plus les utiliser. Et la subvention des prix des engrais à hauteur de 20% en vue d'encourager les agriculteurs ne résout pas, à elle seule, ce problème. Un travail de sensibilisation, d'information et d'orientation au profit des agriculteurs doit être renforcé et une vraie professionnalisation de la commercialisation est nécessaire pour un approvisionnement durable. Il faut tout mettre en œuvre pour arriver à une mobilisation générale de tous les acteurs, à l'échelle nationale, dans le monde rural afin de garantir une croissance de l'utilisation de fertilisants pour une augmentation rapide de la production agricole.