Agriculture n La sécurité alimentaire d'un pays commence par la promotion de son secteur agricole, or chez nous, ce dernier n'a pas encore décollé. Comment peut-on parler de sécurité alimentaire alors que le secteur agricole qui représente le cœur du développement économique et social n'a pas encore eu l'importance qu'il mérite ? Certes, des efforts ont été faits et se font, comme le montre la dernière décision prise par le Président d'effacer les dettes des agriculteurs, mais les résultats ne sont pas encore constatés. Preuve en est la flambée fulgurante des prix des légumes et fruits qui ne cesse d'alimenter les discussions publiques. La hausse est flagrante et réelle. Elle est constatée sur tous les marchés avec quelques différences. Toutefois, les citoyens ignorent les véritables raisons derrière ces prix astronomiques. Les experts en la matière sont unanimes à dire que cette flambée est due à plusieurs facteurs et non pas à un seul. Tout d'abord, il y a l'augmentation des prix des engrais cette année. Ces derniers qui étaient vendus à 4 500 DA/ le quintal avec taxes en 2008, sont cédés à 7 000 DA/ le quintal malgré la levée des taxes sur les fertilisants en 2009. Ce qui est ahurissant. Il y a quelques années, l'agriculteur dépensait 170 000 DA pour acquérir la quantité nécessaire pour un hectare de terre, alors qu'il doit débourser plus du double cette année pour la même quantité. En effet, un hectare de terre cultivée nécessiterait aujourd'hui une enveloppe budgétaire qui avoisinerait les 400 000 DA. Outre la cherté des fertilisants, les agriculteurs crient au manque de la semence et sa cherté, car elle s'est trouvée sur les marchés parallèles qui poussent comme des champignons. Cevital projette d'investir dans la semence, mais cet investissement risque de tarder. L'absence des engrais et de la semence ainsi que leur cherté, se sont répercutées négativement sur le rendement et la superficie des terres cultivées. En effet, le rendement des terres agricoles a connu une nette diminution à cause du manque d'engrais, mais aussi à cause de la mauvaise qualité de la semence, d'autant que les terres dans certaines régions sont appauvries par l'exploitation intensive. Ce qui fait qu'elles perdent leur fertilité, par conséquent elles ont un mauvais rendement. Certes la production cette année est de 1 400 000 tonnes, c'est-à-dire 200 000 tonnes de plus que l'année dernière (2008), cependant 30% de la production de cette année est perdue à cause des mauvaises conditions climatiques, particulièrement les intempéries. Mais il y a un autre problème, «l'Algérie compte 900 000 agriculteurs, dont 60% ne cultivent pas leurs terres», a déclaré amèrement Boulenouar Hadj Tahar, porte-parole et chargé de communication de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Selon lui, 40% des bénéficiaires des dons de l'Etat, en matière d'agriculture, ne sont pas de véritables fellahs. De son côté, M. Medjbar, se pose la question sur les bénéficiaires de l'effacement des 41 milliards de dinars de dettes des agriculteurs et éleveurs. Pour stabiliser les prix des produits agricoles, il faut promouvoir en premier lieu notre agriculture. Dans ce contexte, le président de la République Abdelaziz Bouteflika a souligné que l'Etat va allouer 200 milliards de dinars pour réaliser un saut qualitatif du secteur.