Habitude n Des discours prometteurs et des déclarations rassurantes ont toujours été faits par le ministre des Affaires religieuses et le directeur général de l'Office national du hadj et de la Omra avant le départ de nos pèlerins en Arabie saoudite. Ces deux responsables se sont habitués à affirmer que tous les moyens humains et matériels étaient réunis pour que le pèlerinage se déroule dans de bonnes conditions et, surtout… faire mieux que l'année précédente. Toutefois, les hadjis découvrent, une fois sur les lieux, que les discours dont ils ont été gavés ne sont que des promesses creuses. Ils se retrouvent livrés à eux-mêmes, sans prise en charge médicale, ni accompagnement. Voilà un florilège de déclarations faites ces dernières années à cette occasion. «Air Algérie doit assumer ses responsabilités si un quelconque retard dans le transport venait à être constaté…Toutes les conditions ont été réunies pour réussir le pèlerinage et permettre aux hadjis algériens d'accomplir convenablement leur mission religieuse». Bouabdallah Ghlamallah, le 10 décembre 2004, lors d'une journée d'information tenue à Alger. N.B / Le hadj 2004 avait été marqué par de nombreuses défaillances en matière de prise en charge des pèlerins et des dizaines de hadjis avaient attendu plusieurs jours, après l'accomplissement de leur devoir religieux, pour rentrer au pays. «Nous avons un fichier dans lequel sont inscrits le nombre de consultations et le type de médicaments prescrits aux hadjis malades. Sur ce volet, aucun problème ne se pose, d'autant que nos médecins sont les plus compétents des délégations». Ghlamallah, le 24 décembre 2005 au forum de l'Entv. N/B : Des hadjis sont décédés en Arabie saoudite cette année-là. «Toutes les mesures nécessaires et indispensables sont réunies et cela permettra à nos hadjis d'accomplir convenablement leur devoir religieux dans de très bonnes conditions» Ghlamallah, le 07 octobre 2009, lors d'un séminaire à Relizane. N.B / Les mêmes défaillances se sont reproduites avec les mêmes conséquences (égarement, maladies, décès…). «60% des accompagnateurs de hadjis aux Lieux Saints de l'Islam n'ont pas été à la hauteur. En dépit de nos exigences quant au choix des accompagnateurs présentant les qualités requises pour l'orientation des hadjis, le choix n'a pas été bon» Ghlamallah, le 09 février 2007, lors d'une rencontre d'évaluation des directeurs de wilaya. Là, le ministre reconnaît, pour la première fois, l'échec de l'organisation du hadj. Rappelons que 21 hadjis sont décédés lors du hadj 2006. Mais aucune sanction n'a été prise à l'encontre des personnes mises en cause ! «Toutes les conditions humaines et matérielles sont réunies pour garantir la réussite de l'opération du Hadj-2010, et s'il y a des manquements c'est à cause des hadjis qui ne respectent pas nos consignes» Cheikh Berbara, DG de l'Office national du hadj et de la Omra, le 13 octobre 2010. Voilà une justification de toutes les défaillances ayant marqué le hadj pendant de longues années. Là, on rejette la responsabilité sur des personnes qui devaient être accompagnées et orientées par des encadreurs payés pour cela. «Les hadjis ne doivent pas changer de chambre ni demander de changer leur lieu de résidence, car ceci risque de désorganiser le travail de la délégation qui les accompagne», Ghlamallah, 23 octobre 2010. Cette fois-ci les instructions vont aux hadjis, comme pour les responsabiliser de tout éventuel échec de l'organisation.