Etre retraité devrait signifier en principe savourer un repos bien mérité après des années de labeur, mais pour cela il faut avoir un minimum de moyens. Ce qui est loin d'être le cas pour le retraité algérien à salaire moyen. Sa pension dérisoire l'oblige à se creuser les méninges et à jongler avec les chiffres à longueur de mois pour éviter de trop s'endetter et garder un minimum de dignité. Notre système de retraite nécessite plus que jamais une révision. Il faut dire que les caisses de retraite sont de plus en plus confrontées à des difficultés qui risquent de leur être fatales à moyen et long termes si rien n'est fait pour rétablir leur équilibre financier. Ces difficultés sont principalement dues à l'augmentation de l'espérance de vie et à l'arrivée tardive des jeunes sur le marché du travail. S'il est vrai que les uns et les autres divergent sur les solutions qu'il faudra mettre en place pour sauver les systèmes de retraite, il n'en reste pas moins que tout le monde est d'accord pour dire que leur réforme s'impose. Mais comment la question est-elle perçue dans notre pays ? La réflexion a-t-elle été engagée sur le sujet ? Les retraités sont-ils satisfaits des pensions qui leur sont versées ? Avant d'essayer de répondre à ces questions, il y a lieu de rappeler que les responsables de la Caisse nationale des retraites (CNR) ont longtemps tiré la sonnette sur la menace qui pèse sur le système de retraite avant d'observer un silence intrigant, ces dernières années. Cela étant, aussi bien le gouvernement que les partenaires sociaux n'ont évoqué jusqu'ici une éventuelle réforme des retraites dans le sens de modifier l'âge légal de départ à la retraite, qui est actuellement de 60 ans pour les hommes et de 55 ans pour les femmes. Mieux encore, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a indiqué, en juillet dernier, que la question n'est pas à l'ordre du jour. Il en est de même pour l'augmentation des cotisations, envisagée à un certain moment pour alléger les charges de la CNR. La seule modification prévue concerne la retraite sans condition d'âge qui sera définitivement supprimée d'ici à la fin de l'année en cours en application de l'accord conclu entre le gouvernement et les partenaires sociaux lors de la 13e tripartite tenue en décembre 2009. Un acquis de moins pour les travailleurs, pensent les représentants des syndicats autonomes qui réclament un système de retraite «plus juste». Sur ce registre, il y a lieu de signaler que les retraités sont très nombreux à se plaindre du montant de la pension dont ils bénéficient. Certes, leurs retraites sont revalorisées chaque année, mais cela reste insuffisant face à l'inflation qui n'épargne aucun produit ni service. Pour eux, il est urgent de revoir le système de revalorisation de leur pension de sorte à leur permettre de faire face à la cherté de la vie. Reste à savoir si la situation de la CNR le permet. A priori non, puisque ses responsables ont de tout temps attiré l'attention sur son déséquilibre financier. En définitive, le système actuel de retraite ne satisfait personne !