Problèmes n Rareté des ressources naturelles, érosion, adoption des techniques culturales pas du tout rationnelles sont entre autres difficultés celles que rencontrent les agriculteurs. Le Bassin méditerranéen est dominé par l'agriculture pluviale, ne nécessitant pas d'irrigation et qui se développe à partir de 300 mm par an. Cette agriculture devient de plus en plus vulnérable vis-à-vis des changements climatiques, des phénomènes qui s'observent surtout sur la rive sud de la Méditerranée par la rareté des pluies et l'accentuation du caractère aléatoire aussi bien intra qu'interannuel. A l'instar des pays voisins, l'Algérie n'échappe pas à ces bouleversements aggravant la rareté et la dégradation des ressources naturelles dites de base. De toutes les ressources naturelles, le sol est le plus menacé par l'érosion hydraulique et éolienne. Les phénomènes érosifs, visibles et pouvant être quantifiés, représentent un réel danger pour la qualité des sols, sur les plans de leur richesse en matières organiques, leur capacité de rétention de l'eau… Il faut ajouter à cela le dry-farming, une pratique de culture appropriée aux régions semi-désertiques qui permet de cultiver des céréales et des plantes sans vraiment avoir recours à l'irrigation. La technique de cette méthode consiste à labourer en profondeur pour atteindre les couches humides du sol et protéger ainsi l'eau disponible en brisant les mottes superficiellement. La question qui revient souvent sur le tapis, et que nombre de spécialistes du monde agricole se posent, en Algérie ou dans certains pays de la Méditerranée, est de savoir s'il est possible de continuer à produire avec ces mêmes techniques tout en connaissant parfaitement leurs limites. Avec une pluviométrie irrégulière, des températures basses parfois et très hautes dans d'autres cas, et aussi la conjoncture internationale caractérisée par la pénurie de produits alimentaires de base, tels que les céréales, le lait, la pomme de terre…, méritent toute l'attention des professionnels du secteur agricole. Plusieurs d'entre eux interpellent l'opinion sur la nécessité de développer une agriculture de conservation sur tout le pourtour méditerranéen. C'est une agriculture perçue comme une alternative dans le contexte méditerranéen, dans la mesure où elle peut bien constituer une réponse aux défis de la rareté et des dégradations de ressources naturelles de base et l'instabilité caractérisant les productions pluviales. L'agriculture de conservation s'inscrit ainsi dans une démarche de développement durable du secteur. Elle est définie par quatre principes importants qui sont : la couverture permanente des sols, le semis direct, la perturbation minimale des sols, la rotation des cultures pluriannuelle. Son impact porte essentiellement sur l'élimination de lourds travaux de sols ou de labours, sur la réduction du volume du travail classique (heures de tracteurs par exemple) et sur la transformation du travail qui implique réflexion et technicité.