La gestion de l'eau en Algérie est une problématique à laquelle il faudra trouver des solutions. L'agriculture a besoin d'une gestion rationnelle d'autant plus que l'Algérie présente un climat semi-aride. Le département des ressources en eau a déjà consenti d'énormes efforts pour donner à l'agriculture ceux dont elle a besoin en matière d'irrigation. De son côté, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a insisté, dimanche à Chlef, et pour une énième fois, sur la nécessité de prendre en charge les bassins versants et de prévoir des actions d'envergure susceptibles de contribuer "effectivement" à leur protection et traitement. Le ministre, qui effectuait une visite de travail et d'inspection dans la wilaya, a affirmé "qu'il n'y a aucune raison pour que les bassins versants ne soient pas pris en charge convenablement sachant que les études existent, de même que les moyens de financement". Il a annoncé, à cette occasion, qu'un montant de dix milliards de DA est destiné annuellement par l'Etat pour la protection des bassins versants à travers le pays. Dans le même sillage, le ministre a mis l'accent sur la nécessité d'associer la population dans la définition des actions à entreprendre au niveau de chaque zone en vue de garantir son adhésion et de faire aboutir les programmes de protection des bassins versants. Sur le site du barrage de Sidi Yacoub, situé à l'Ouest de Chlef, où il a pris connaissance de la situation des bassins versants existants dans la wilaya à travers un exposé du conservateur des forêts, il a estimé que les actions programmées sont "disproportionnées et nécessitent qu'elles soient adaptées à la démarche adoptée et aux objectifs fixés". D'autant plus, a-t-il relevé, que la description du milieu de chaque bassin versant, l'identification et l'évaluation du degré d'érosion et des mesures de protection sont préalablement définies par les études réalisées dans le cadre du programme en question. Il faut savoir, par ailleurs, que l'Algérie compte 17 bassins versants. Les ressources en eau proviennent des eaux de surface et des eaux souterraines renouvelables et non renouvelables. Il est à noter que ces ressources sont très variables, notamment celles qui proviennent des nappes tributaires des aléas climatiques. L'exploitation de ces ressources est très intense avec les besoins grandissants. L'utilisation de l'eau est liée aux activités économiques. La connaissance des ressources en eau est la condition nécessaire pour une bonne gestion. L'Algérie présente un climat semi-aride qui se caractérise par une forte irrégularité pluviométrique .D'une manière générale, les bassins versants sont imperméables . Ce qui donne sur le plan des régimes hydrologiques une extrême irrégularité saisonnière et interannuelle des écoulements qui est accentuée par de longues périodes de sécheresse, des crues violentes et rapides, et une érosion intense et des transports solides importants. Des mesures draconiennes devraient être développées pour parer à toute pollution de l'eau de distribution. Les aspects qualitatifs doivent être traités simultanément avec les aspects quantitatifs. Une politique de tarification rationnelle de l'eau est nécessaire, notamment la mise en place du barème progressif pour les grands consommateurs de l'eau. Les institutions de l'Etat et les industriels devraient payer l'eau au même titre que les autres usagers. Les industriels devraient payer en plus le traitement des rejets. Des moyens de financement sont à rechercher pour réparer et finir les stations de traitement et d'épuration des eaux. On devrait lutter aussi contre la prolifération des bidonvilles dans le pays pour pallier le problème des rejets clandestins d'eaux usées. Il est souhaitable de créer des agences de gestion des bassins versants, soit pour chaque bassin, soit pour un groupe de bassins voisins. Cela constitue des structures technico-administratives d'approche intégrée englobant tous les aspects: qualité et quantité, prélèvement et rejet, approvisionnement et protection. La contribution des collectivités locales, des services techniques, des centres de recherche universitaires, etc., apportera aussi un plus. Mais il est évident que la loi de l'eau dans le contexte actuel ne peut être appliquée. En temps normal, son application n'est possible que progressivement. Un travail d'information et d'éducation est indispensable. Dalila B.