Sensibilisation n Une journée sur «les droits des femmes atteintes de cancers» a été organisée hier à l'hôtel Hilton par l'association El-Amel» du Centre Pierre-et-Marie-Curie (Cpmc). Dans son intervention, lors de cette journée tenue sous le slogan «Tous pour elle». La spécialiste en cancérologie, le Dr Benoumechiara a corrigé le nombre des cas de cancer du sein qui est actuellement de 9 000 nouveaux cas annuellement au lieu de 7 000. Un chiffre qui sera revu à la hausse, selon elle. Après en avoir terminé avec les statistiques de 2010, elle se désole de constater que dans la plupart des cas, les malades atteintes sont jeunes avec une moyenne d'âge de 45 ans. Et comparativement à d'autres pays, les femmes viennent chez nous à un stade très avancé de la maladie qui s'est déjà ancrée dans leurs corps. Ce qui fait que la moitié des patientes souffrant du cancer du sein décède, soit 3 500 décès chaque année. Cette pathologie est considérée à ce jour, par la famille et par l'homme comme un sujet tabou, voire par la malade elle-même qui cache sa maladie. Cette mentalité se répercute négativement sur la prise en charge de la femme atteinte du cancer du sein, voire tous les cancers et ce, sur les plans médical, social et psychologique. Certaines associations présentes étaient aussi les porte-parole de femmes des quatre coins du pays. Elles ont rapporté la situation de femmes malades chassées froidement avec leurs enfants par leurs maris. Les unes sont décédées en devenant SDF, d'autres sont revenues chez leurs parents et d'autres n'ont donné aucun signe de vie. Le seul reproche qui leur est fait est «Pourquoi tu es malade ?». Le Dr Aleila Hezaïmia, psycho-sénologue au Cpmc, a relevé cette situation durant ses 17 ans de travail dans ce domaine. La mentalité est la même, «la femme malade est très blessée, on fait beaucoup pour elle, mais quand elle est avec son entourage, c'est la catastrophe. Elle rechute à chaque fois» sous le poids du tabou, a-t-elle témoigné. Les gens mettent des gants pour parler de ce cancer. Du point de vue juridique, Me Benbraham a insisté sur le maintien du statut social de la femme atteinte de maladies. Elle a révélé ainsi que l'homme recourt à des procédures «vicieuses» pour se débarrasser de sa femme. L'avocate a annoncé que, grâce à l'association El-Amel, un réseau d'avocats est en train d'être mis en place dans le pays. Il sera chargée de la défense de la femme en difficulté judiciaire et de ses droits.