Débat n Les députés attirent l'attention du gouvernement sur les proportions alarmantes prises par la corruption et les détournements de deniers publics. L'importance de l'enveloppe budgétaire consacrée au programme quinquennal 2010-2014 nécessite la mise en place de mécanismes supplémentaires de contrôle des dépenses publiques, ont estimé hier à Alger les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN). Intervenant lors du débat sur la déclaration de politique générale du gouvernement, présentée jeudi dernier devant l'APN par le Premier ministre, plusieurs parlementaires ont déploré la propagation du fléau de la corruption et de la dilapidation des deniers publics. Ils ont appelé, dans ce cadre, le gouvernement à appliquer la loi «de la manière la plus ferme» pour mettre un terme à ce phénomène «qui nuit considérablement au processus du développement du pays». Le sujet de la corruption, omniprésent depuis le début des débats, est revenu ainsi dans les interventions de députés du FLN, du RCD, du PT et du RND. Un élu du FLN, en l'occurrence Abdelkader Cherrar, a estimé qu'«il faut beaucoup plus que de simples lois pour combattre ce fléau». Pour sa part, Mohamed Khendek, du RCD, a considéré que la corruption n'est autre que le résultat de la «politique du clientélisme appliquée par certains responsables». Farouk Ikhlef, du même parti, a appelé à lutter contre les «pratiques négatives» susceptibles de freiner l'avancement du processus du développement. Les députés de différents partis politiques ont estimé qu'une «gestion rationnelle» de l'important budget alloué par l'Etat à l'investissement public au titre du programme quinquennal en cours, plus de 21 000 milliards de dinars (286 milliards de dollars), permettrait un développement tous azimuts du pays et de se débarrasser, une fois pour toutes, de sa dépendance des hydrocarbures et d'édifier une économie solide et diversifiée. «Si ce colossal budget est dépensé réellement dans le financement des projets auxquels il est destiné, notre pays va, en moins d'une décennie, rejoindre le rang des pays émergents», a souligné M. Khendek. Il a préconisé, toutefois, de «mettre ses moyens financiers publics à l'abri des détournements et des convoitises de l'étranger».