Confessions Installé à peine il y a deux semaines à la tête de l?Entente de Sétif, Abdelkrim Khalfa est conscient de sa nouvelle mission. Cependant, il affirme que ses joueurs doivent cravacher dur, car la balle est dans leur camp. InfoSoir : Tout d?abord, Khalfa est connu pour sa politique de travail à long terme, quel est votre sentiment après avoir retrouvé l?Entente de Sétif ? Abdelkrim Khalfa : Le passé est à oublier. Le plus important est de se concentrer sur l?avenir du club et faire en sorte de rectifier le tir. Je pense que le travail est une devise pour la réussite. Quand on est armé de détermination, je crois que tout est possible. J?ai eu une discussion franche avec mes joueurs. Il faut qu?ils soient professionnels dans leur esprit. Qu?ils réfléchissent, qu?ils écoutent, qu?ils obéissent et qu?ils s?appliquent pour pouvoir s?améliorer. D?ailleurs, je ne cesse de ressasser qu?il faut travailler parce que la négligence et l?indiscipline sont les vrais ennemis du football. Revenons un peu en arrière. Vous avez quitté votre club l?ASAM sans provoquer de remous? Les gens à Aïn M?ila sont très compréhensifs. Au moment où, au fil des matches, les espoirs du club s?amenuisaient , les dirigeants ne m?ont pas mis les bâtons dans les roues pour m?empêcher d?aller à Sétif. D?ailleurs, la défaite face au MOC n?a pas provoqué l?ire des supporters bien au contraire, les gens ont tenu à me féliciter pour le travail accompli jusque-là. Mais à Sétif, le public est très exigeant? Effectivement, les supporters sétifiens sont d?éternels insatisfaits et ils ont le droit de l?être. Cependant, il y a des limites qu?il ne faut pas dépasser. Si les joueurs mouillent leur maillot pendant 90 minutes et perdent le match, je considère illogique la colère des supporters. C?est la loi du football. J?ai discuté longuement avec mes joueurs sur ce plan-là. Le joueur doit prendre conscience du public qui est d?un apport considérable dans la victoire de l?équipe. Que pensez-vous du report du match ESS-USMA ? Croyez-moi, je n?aime pas les coulisses. Pour éviter la polémique, restons dans le sport. Tout ce que je peux dire, c?est que l?Entente de Sétif a été mise au courant très tardivement. L?ESS a enregistré cette saison un nombre de blessés record. A quoi attribuez-vous cela ? Je pense que c?est la responsabilité du joueur. La mauvaise préparation est sans conteste la cause de ces nombreuses blessures. Il faut que le joueur s?autogère. Le courage, la volonté, la rigueur tactique et la discipline sont les critères d?un bon joueur. Peut-on dire que la victoire face au RCK est une réponse à l?USMA qui a traité l?Entente de peureuse ? Je ne suis pas tout à fait d?accord. Ce succès est voulu, c?est d?ailleurs la volonté du groupe. Je pense que le message transmis au préalable aux joueurs a été en quelque sorte respecté. Si le groupe n?arrive pas à assimiler les instructions qui lui sont données, il ne réussira jamais. Il faut que les joueurs comprennent pour pouvoir agir. Cela dit, il va falloir attendre les prochains jours pour porter un jugement sur les joueurs. Vous allez rencontrer l?ASO au stade du 8-Mai-45, comment appréhendez-vous ce match ? Je pense que cette rencontre sera terriblement dure. Il faut l?aborder avec beaucoup de sérieux. Je trouve que l?Entente est bien lotie. Les gens qui ont conduit cette équipe à la troisième place sont à féliciter. En 2001-2002, dans le milieu sétifien, on vous a reproché d?avoir fui l?Entente. Quelle est votre version ? Ecoutez, on n?a jamais fui nos responsabilités. A cette époque-là avec Hadj Mansour, on ne pouvait plus travailler dans un climat malsain. Lors des séances d?entraînement, des personnes venaient me dicter ce que je devais faire. Les comportements des supporters et autres sont devenus menaçants d?autant qu?on n?était pas bien protégé. Sur le plan financier, on n?était pas payé? C?est ce qui nous a incités à nous retirer.