Résumé de la 6e partie n Le petit Poucet se rend chez l'épouse de l'ogre et lui fait croire que son mari risque sa vie si elle ne lui remet pas toutes ses richesses.... La bonne femme, fort effrayée, lui donna aussitôt tout ce qu'elle avait car cet ogre était fort bon mari quoiqu'il mangeât des petits enfants. Le petit Poucet, chargé de toutes les richesses de l'ogre, s'en revint au logis de son père où il fut reçu avec joie. Bien des gens ne sont pas d'accord avec cette version. Ceux-là prétendent que le petit Poucet n'a jamais fait ce vol à l'ogre, qu'à la vérité il n'avait pas fait conscience de lui prendre ses bottes de sept lieues parce qu'il ne s'en servait que pour courir après les petits enfants. Ces gens-là assurent le savoir de bonne source, et même pour avoir bu et mangé dans la maison du bûcheron. Ils assurent que lorsque le petit Poucet eut chaussé les bottes de l'ogre, il s'en alla à la cour où il savait qu'on était fort en peine d'une armée qui était à deux cents lieues de là, et du succès d'une bataille qu'on avait donnée. Il alla, disent-ils, trouver le roi et lui dit que s'il le souhaitait il lui rapporterait des nouvelles de l'armée avant la fin du jour. Le roi lui promit une grosse somme d'argent s'il en venait à bout. Le petit Poucet rapporta des nouvelles dès le soir même. Et cette première course l'ayant fait connaître, il gagnait tout ce qu'il voulait : le roi le payait parfaitement bien pour porter ses ordres à l'armée et une infinité de dames lui donnaient tout ce qu'il voulait pour avoir des nouvelles de leur amant, et ce fut là son plus grand gain. Il se trouvait quelques femmes qui le chargeaient de lettres pour leur mari mais elles le payaient si mal, et cela allait à si peu de chose qu'il ne daignait mettre en ligne de compte ce qu'il gagnait de ce côté-là. Après avoir fait pendant quelque temps le métier de courrier, et y avoir amassé beaucoup de bien, il revint chez son père où il n'est pas possible d'imaginer la joie qu'on eut de le revoir. Il mit toute sa famille à son aise. Il acheta des offices de nouvelle création pour son père et pour ses frères. Et par là, il les établit tous et fit en même temps parfaitement bien sa cour.