De notre bureau : Manque n Située à une soixantaine de kilomètres au nord-est de la ville de Chlef, la commune côtière de Sidi-Abderrahmane qui relève administrativement de la daïra de Ténès est l'une des plus pauvres que compte la wilaya. A vrai dire, la commune de Sidi-Abderrahmane manque cruellement de ressources financières et rencontre énormément de difficultés à gérer, comme il se doit, les affaires de sa population. Et comme c'est une commune à vocation purement agricole et pastorale, seule l'agriculture domine à travers l'ensemble de son territoire. Les nombreux agriculteurs que nous avons rencontrés attendent toujours la part que l'Etat doit leur accorder dans le cadre du programme national de développement rural. «Notre commune ne dispose malheureusement d'aucun moyen lui permettant de garantir à nos nombreux jeunes, livrés continuellement à un chômage inquiétant, des perspectives d'emploi. L'activité commerciale, comme vous le constatez, est largement réduite, le tourisme a totalement disparu de la scène, les quelques entreprises publiques ou privées existant sur l'ensemble du territoire communal ont affiché depuis longtemps complet et les administrations qui ne sont pas nombreuses au sein de notre commune, ne recrutent plus.» L'agriculture qui était prospère et prometteuse et qui absorbait d'une façon plus que rassurante le chômage, s'est, aujourd'hui, étonnemment affaiblie du fait qu'elle manque, elle aussi, de moyens matériels et financiers. Les paysans n'ont toujours pas bénéficié des avantages, particulièrement financiers, dans le cadre du programme de développement rural à l'instar de plusieurs autres communes de la wilaya à vocation purement agricole. Contacté, l'un des responsables du service chargé du suivi et de la répartition des parts financières dans le cadre du programme de développement rural, nous apprend que le partage en question se fait au niveau des cellules de proximité dans chaque daïra concernée qui décident, après réception et étude des dossiers formulées par les demandeurs, de l'attribution de ladite aide. Breira El-Ouachria : les raisons de l'exode Situé à l'extrême nord-est du chef-lieu de la wilaya dans la commune de Breira, à quelques kilomètres du gigantesque et célèbre massif forestier de Bissa, le douar d'El-Ouachria connaît, depuis plusieurs années, une fuite massive et étonnante de sa population vers différentes destinations. Les quelques familles qui restent dans ce village mènent, tout comme leurs ancêtres, une vie de misère à tous les niveaux. Les gourbis érigés depuis l'époque coloniale et qui sont construits avec de l'argile et de la paille n'assurent aucune sécurité face au froid cruel de l'hiver et à la chaleur torride de l'été au niveau de ces zones montagneuses. Les enfants ainsi que les personnes âgées de ce douar sont atteints de différentes maladies. Combien de fois des personnes de tout âge ont été secourues et sauvées in extremis d'une mort certaine par des éléments de la Protection civile pendant la saison des pluies, où d'importantes inondations deviennent fréquentes et dangereuses. En 2009 les dégâts qui ont été causés par les rafales de vent et les inondations ont fait de notre village un véritable enfer. Les intempéries ont duré plusieurs jours, et ont complètement détruit des gourbis. «C'est grâce à l'intervention des services de la Protection civile, bien que tardive, que nous avons été logés provisoirement dans l'unique école que compte notre douar», affirment des habitants. Mais au lieu que l'Etat leur accorde un programme d'urgence et réalise des logements dans le cadre de l'habitat rural tout comme les autres localités isolées de la wilaya, il les a sommés de quitter l'établissement scolaire et de regagner leurs gourbis respectifs. «Nous manquons à longueur d'année d'électricité, d'eau potable, de logements, de routes, d'infrastructures sanitaires, de conduites d'eaux usées, de transport, d'établissements scolaires et d'aires de jeux.» Ce sont là les causes de l'exode de la population. Béni-Haoua Où est le bureau de poste ? Les habitants de la localité montagneuse de Bissa dans la commune de Béni-Haoua située à une centaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef, interpellent l'ensemble des autorités locales quant à leur unique bureau de poste fermé depuis 2002 pour diverses raisons. Selon leurs nombreux témoignages, cette infrastructure postale était d'une extrême importance lorsqu'elle était opérationnelle, non seulement pour la population locale de Bissa, mais aussi pour tous les habitants des autres localités rurales avoisinantes. «Pour des raisons que nous ignorons, ce bureau postal de proximité qui nous rendait d'énormes services a été subitement fermé en 2002. Depuis, nous n'avons pas cessé de réclamer sa remise en service auprès des responsables concernés. En vain. De ce fait, nous sommes tenus d'aller jusqu'à Béni-Haoua pour poster une lettre ou pour bénéficier d'une quelconque prestation postale. Oued-Fodda : 20 milliards de centimes pour un nouvel hôpital C'est dans le but de répondre à la forte demande d'une population estimée à plus de 130 000 âmes, notamment en matière de couverture sanitaire, que les pouvoirs publics prévoient, à moyen terme, la réalisation d'un hôpital de 60 lits dans la commune de Oued-Fodda, localité située à une trentaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya. Selon des sources du secteur de la santé de la wilaya, l'enveloppe financière qui vient d'être dégagée par l'Etat pour la réalisation de ce projet est de 20 milliards de centimes. Spécialisé dans la chirurgie et les interventions médicales urgentes, cet établissement sanitaire de proximité sera implanté à l'ouest de Oued-Fodda où le choix de terrain a été déjà fait non loin du centre-ville. Quant aux travaux de construction, ils seront prochainement lancés, c'est-à-dire une fois les formalités et autres procédures administratives définitivement et parfaitement accomplies. Non seulement la population de Oued-Fodda bénéficiera des services de cette infrastructure sanitaire une fois opérationnelle, mais également l'ensemble des habitants de plusieurs autres communes se trouvant à l'est du chef-lieu de la wilaya et relevant des daïras de Oued-Fodda et d'El-Karimia qui ne disposent, pour le moment, que de quelques salles de soins peu rentables en matière de couverture sanitaire. Cette situation obligeait les patients ou les blessés, particulièrement les cas graves, à effectuer de longs et coûteux déplacements vers les établissements sanitaires.