Evénement n La 9e édition de la fête de la figue, qu'abrite annuellement la localité de Béni Maouche, à 70 km au sud-ouest de Béjaïa, a débuté, hier samedi, dans une ambiance festive et conviviale.. Une centaine d'exposants, d'artisans et producteurs ont pris part au coup d'envoi, en présence d'une foule nombreuse et d'invités de marque, dont des diplomates d'une vingtaine de pays en poste à Alger, les membres de l'Association des femmes diplomates, la présidente de l'Association nationale des femmes rurales, Mme Saïda Benhabylès, et de nombreux cadres du ministère de l'Agriculture. Une ouverture grandiose, qui a donné à tous les convives l'opportunité de découvrir ou de redécouvrir un des fruits emblématiques et notoires de la région, la figue de Béni Maouche, considérée comme l'une des plus appréciées du pays, à la fois charnue, pulpeuse et juteuse. Se déclinant en plusieurs variétés, notamment thaâmriouth, taboukalt, azendjer, thaghanimt, elle se présente, aux yeux de ceux qui l'apprécient, comme «le fruit miracle aux multiples vertus curatives». En Kabylie, sa consommation s'accompagne généralement d'huile d'olive dans laquelle elle est trempée et, accessoirement, de galette d'orge et de petit lait. Le régime est foncièrement traditionnel, mais encore très prisé, particulièrement en zone rurale. Aussi, par-delà son côté festif ou commerçant, l'événement, est perçu comme une occasion de mobilisation et d'échanges, en vue de promouvoir certes les vergers et leur production, mais aussi pour inciter à la consommation de ce fruit dans des registres plus modernes. Actuellement, en fait, en dehors de la confiture, «le produit est très peu utilisé dans l'art culinaire et encore moins dans l'industrie de transformation», se désole le SG de la Chambre de l'agriculture, M. Oussalah, qui évoque une multitude d'applications possibles, notamment «l'utilisation de sa graine, pour en extraire de l'huile de table». «Pour lui donner ses lettres de noblesse, il faut d'abord créer la filière», a-t-il dit, estimant que celle-ci n'existe pas véritablement, et qu'il faut, pour cela, non seulement organiser ses producteurs, mettre sur pied des circuits de collecte et de commercialisation, mais aussi travailler pour sa labellisation. Autant de préalables à concrétiser pour espérer en faire un produit visible sur le marché national, et en mesure de prétendre à s'exporter. A l'évidence, le plus urgent pour les spécialistes est d'accroître déjà la production que d'aucuns jugent relativement faible. Cet été, bien que la saison ait été considérée comme bonne, avec une production de 11 460 quintaux dont 3 620 de figues sèches, il reste qu'elle se situe loin des périodes où la récolte se chiffrait à un million de quintaux. Il est vrai que les vergers, de plus en plus vieillissants, ont perdu de leur superbe et se trouvent confrontés à un tas de facteurs défavorisants, comme les incendies qui ravagent, chaque été, des dizaines d'hectares.