Abandon n En dépit des promesses du gouvernement subsiste l'éternel problème des commerçants sinistrés du drame qui avait frappé de plein fouet la région du M'zab en 2008. Nombre d'entre eux n'ont pas touché à ce jour la moindre indemnité ! C'est une bénédiction !», s'attelaient à répéter aussi bien les citoyens que certains responsables de la wilaya de Ghardaïa lorsqu'étaient survenues les crues et inondations le 1er octobre 2008, faisant suite aux pluies diluviennes qui avaient provoqué le débordement des oueds, dont l'oued M'zab. La commue de Ghardaïa qui compte plus de 150 000 âmes, est celle qui a subi le plus de dégâts sur les treize communes touchées par les crues, selon des responsables locaux. Les pluies torrentielles qui s'étaient abattues durant plus de 48 heures sur notamment plus de 8 communes dont le chef-lieu de la wilaya, «ont permis néanmoins de lever le rideau sur de nombreuses lacunes et défauts», disent les uns. «Cette catastrophe a permis la réalisation de programmes de logements en un temps record. Du jamais-vu depuis la création de notre wilaya !», commentent les autres. «Sans parler de certains travaux lourds, dont l'assainissement et l'aménagement», enchaînent d'autres habitants de cette région touristique, distante de quelque 600 km d'Alger. D'autres responsables qualifient la phase qui a suivi les inondations de «seconde catastrophe». En effet, ils estiment que certaines procédures entamées à la hâte, dans le cadre de «l'urgence», ont coûté cher en matière de gestion des désastreux résultats de ces inondations, qui ont fait dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2008, à la veille de l'Aïd el-Fitr, plus de 40 décès et plus de 50 blessés ainsi que de nombreux sinistrés dont certains sont, depuis la mi-septembre écoulé, en cours de relogement des chalets vers des logements décents, selon les responsables. Les crues ont fait des dégâts matériels estimés à près de 30 000 constructions dont quelques vestiges historiques et traditionnels relevant de la vallée du M'zab. Cette magnifique région touristique du Sud algérien, immense centre d'échanges et de transit, panse mal ses plaies, selon les témoignages de plusieurs citoyens et responsables. Néanmoins, nombre d'entre eux sont satisfaits des réalisations finalisées en l'espace de 2 ans et des immenses efforts qui ont été fournis par toutes les parties : la Protection civile, les directions, les Scouts musulmans, les citoyens et les collectivités locales. Dans une de nos éditions du mois d'octobre 2009, juste une année après la catastrophe, beaucoup de projets étaient déjà en cours de réalisation dont un mégaprojet de parc de logements. Certains projets ont été achevés pour permettre un retour à une vie «normale» des Ghardaouis, dont la ville était alors en pleine mutation. Aujourd'hui, deux ans après les inondations d'octobre 2008, citoyens et responsables s'accordent sur le grand changement qu'a connu cette ville, néanmoins, ils ont tenu à nous exposer, lors de notre passage à Ghardaïa, les contraintes qu'ils ont vécues. Les responsables locaux déplorent la pression qu'ils subissent et les citoyens attendent, à ce jour encore, leurs indemnités, ou une quelconque aide substantielle, à l'image des 500 commerçants qui ont perdu leur(s) local (aux), marchandises ou véhicule(s). Certains sinistrés ont tout perdu ce jour-là, même leurs maisons. Et d'autres ont vécu dans un désespoir infini au point d'abandonner leurs activités, voire la localité, pour s'installer ailleurs. «Ils se sont retrouvés du jour au lendemain ouvriers chez les autres et ont eu honte d'être vus dans cette situation», a souligné M. Debdab, président de l'Union générale des commerçants de la wilaya de Ghardaïa.