Un problème qui vient encore s'ajouter à d'autres auxquels est confronté actuellement le palais royal. Le palais royal fait face depuis quelques jours à une vive contestation de la part des sinistrés du séisme de février 2004 qui avait frappé le nord du Maroc. En effet à cause d'une très mauvaise gestion du dossier des sinistrés près d'un millier d'entre eux ont organisé jeudi dernier près d'Al Hoceima (nord du Maroc) une marche de protestation pour exiger le relogement et la prise en charge de ceux qui ont perdu leurs habitations dans le tremblement de terre. D'après la presse marocaine, ils étaient plus de 700 manifestants de la commune de Tamassint, à environ 35 km d'Al Hoceima, à prendre part à la marche de protestation contre le retard pris dans leur relogement mais aussi les faibles moyens financiers débloqués pour la reconstruction des habitations détruites ou endommagées. Ce n'est pas tout, les contestataires ont également exigé la libération de douze manifestants, dont un responsable de l'association locale de soutien aux sinistrés de Tamassint, qui avaient, rapporte la presse marocaine, été jugés et condamnés par le tribunal de Nador. Décidés à marcher sur le siège de la commune, les manifestants ont été empêchés par un important dispositif des services de sécurité de Sa Majesté. Il faut savoir que plus d'une année après le séisme qui a ébranlé le nord du Maroc, des dizaines de familles vivent toujours sous les tentes bien que les autorités marocaines aient mis en place au lendemain du tremblement de terre, un programme de relogement qui n'a jamais vu le jour. Les «contestataires» reprochent justement aux autorités marocaines, la dotation de chaque sinistré de la somme dérisoire de 30.000 dirhams (300 euros) pour l'achat de matériaux de construction. La somme octroyée, d'après les sinistrés est insignifiante par rapport aux besoins des familles touchées par le séisme. Il faut savoir que plusieurs marches ont déjà été organisées pour dénoncer le laxisme des autorités des régions où avait frappé le tremblement de terre, notamment à Imrabten, frappée de plein fouet par la calamité naturelle. Livrés à leur sort, ces habitants vivent une situation catastrophique sur tous les plans. Pourtant, le gouvernement marocain a bien décidé au lendemain du séisme de 6,3 degrés et qui avait fait 628 morts, 926 blessés et plus de 15.203 sinistrés, de débloquer une enveloppe de un milliard de dirhams pour la reconstruction de la région et 360 millions de dirhams pour le relogement des familles sinistrées. La livraison d'un programme de 7000 logements sociaux aux sinistrés, l'ouverture de routes et de moyens de communication avec les villages isolés, tel que promis par le gouvernement marocain n'a pas encore vu le jour, ce qui a soulevé le courroux des sinistrés. Le problème des sinistrés marocains vient encore s'ajouter à une longue liste de problèmes auxquels est confronté actuellement le palais royal dont le pays passe une crise sociale des plus inextricables. L'on remarquera seulement une prise de conscience des citoyens marocains qui n'hésitent plus à prendre d'assaut la rue pour exiger leurs droits à la vie tout simplement, ce qui fait, c'est certain, trembler le trône qui promet comme à chaque fois des améliorations qu'il ne pourra jamais apporter.